Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a sévèrement recadré le député et dirigeant du MP, Mohamed Ouzzine, qui a provoqué un tollé au cours de la séance mensuelle consacrée aux questions orales à la Chambre des représentants. Le quotidien Al Akhbar rapporte ainsi, dans son édition du mercredi 2 février, que les débats ont été suspendus pendant plus d’une demi-heure suite à une passe d’armes entre les membres du groupe haraki et leurs homologues du PAM. Lorsqu’ils ont repris, le chef du gouvernement a accusé Mohamed Ouzzine de verser dans le populisme et de vouloir créer le buzz dans l’enceinte: «Le gouvernement n’a pas de temps à perdre avec le populisme et les surenchères verbales», a martelé Akhannouch.
Et de souligner que le débat provoqué par Ouzzine est «très insignifiant» en comparaison avec les sujets d’importance qui doivent être discutés dans l’enceinte de l’institution législative. Le chef du gouvernement n’y est pas allé avec le dos de la cuillère quand il a rappelé que la carrière d’Ouzzine avait commencé dans son cabinet en 2007, quand il était ministre de l’Agriculture dans le gouvernement d’Abbas El Fassi. Et Akhannouch de préciser: «C’est mon prédécesseur dans ce département, Mohand Laenser, qui m’a demandé de le garder dans mon cabinet.»
Le quotidien Al Akhbar rapporte que le chef du gouvernement, très remonté contre Mohamed Ouzzine, s’est adressé au groupe haraki en ces termes: «Je connais Ouzzine depuis 2007 quand il a travaillé dans mon cabinet avant de devenir secrétaire d’Etat, puis ministre. J’estime qu’il n’avait pas à évoquer ces sujets dans l’enceinte du Parlement. J’aurais pu aller plus loin pour l’accabler dans ma réponse mais, par respect pour votre parti, j’ai préféré m’abstenir». Le chef du gouvernement a, par ailleurs, récusé les allégations de tous ceux qui mettent en doute la cohésion de la majorité, affirmant qu’«il est difficile de trouver un gouvernement et une majorité aussi cohérents que ceux dont nous disposons aujourd’hui. Le gouvernement est harmonieux grâce à l’apport de Nizar Baraka et d’Abdellatif Ouahbi, qui sont des politiques aguerris et des hommes d’Etat».
Le chef du gouvernement a par ailleurs souligné que son équipe demeurait ouverte à l’opposition et a appelé Mohamed Ouzzine, qui avait quitté l’enceinte du Parlement, à plus de respect pour le Parlement et pour les résultats des urnes.