Le CNDH alerte sur des appels à la violence ciblant des responsables

Amina Bouayach.. DR

Revue de presseAlors que les manifestations de jeunes se maintiennent dans plusieurs villes, le Conseil national des droits de l’Homme alerte contre la montée de discours violents et de menaces visant des responsables de l’État. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 03/10/2025 à 19h23

Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a tiré la sonnette d’alarme face à une vague d’appels inquiétants. Ces messages, circulant dans l’espace public et numérique, incitent à s’attaquer aux résidences de responsables de l’État et à utiliser des mineurs dans des foyers de violence.

Réuni en début de semaine sous la présidence d’Amina Bouayach, en présence des présidents des commissions régionales et de plusieurs responsables du conseil, l’instance nationale a consacré une large séance de travail à l’évaluation de la situation et à la définition des mécanismes de suivi et d’intervention, indique le quotidien Assabah dans son édition du weekend du 4 et 5 octobre.

Le CNDH rappelle avoir déployé, dès les premières mobilisations, des équipes de veille et de suivi sur le terrain, à travers ses 12 commissions régionales, mais aussi au niveau national et dans l’espace numérique. Ces missions incluent un dialogue direct avec les autorités locales ainsi qu’avec les jeunes manifestants dans les lieux de rassemblement.

Selon le conseil, les récentes mobilisations de jeunes ont initialement respecté le principe de rassemblement pacifique. Mais certaines ont rapidement dégénéré, donnant lieu à des actes de violence. Le CNDH note également des «interventions inappropriées» lors de certaines dispersions.

Dans ce contexte, l’instance insiste sur la nécessité de préserver le droit à la manifestation pacifique, considéré comme un acquis majeur du processus démocratique et des choix nationaux en matière de droits humains. Elle rappelle aussi la responsabilité partagée entre organisateurs, participants et autorités publiques. D’un côté, garantir l’ordre public. De l’autre, assurer la pleine jouissance de la liberté d’expression et de réunion, lit-on.

Le conseil attire particulièrement l’attention sur l’espace numérique, où prolifèrent des contenus «mensongers, manipulateurs ou directement incitatifs à la violence». Certains appels recensés vont jusqu’à encourager l’incendie de bâtiments publics, l’attaque de résidences officielles, voire des menaces de liquidation physique.

Le CNDH appelle donc à renforcer la vigilance et à promouvoir une lecture fondée sur les droits humains des rassemblements pacifiques, sans les conditionner strictement à une autorisation préalable. Il souligne aussi la nécessité de protéger les manifestants, les citoyens et les forces de l’ordre contre toute forme de violence portant atteinte à l’intégrité physique.

Tout en réaffirmant le caractère universel et constitutionnel de la liberté d’expression et du droit de réunion pacifique, le conseil rappelle que ces droits ne sauraient justifier le recours à la violence ou aux atteintes graves à la sécurité nationale, à l’ordre public ou aux droits d’autrui.

«Le droit de manifester pacifiquement constitue un fondement de la démocratie, de l’État de droit et de la pluralité, mais il ne saurait être exercé par des moyens violents», insiste le CNDH.

Par La Rédaction
Le 03/10/2025 à 19h23