Le diagnostic livré par l’ONU sur la «facilitation» du commerce en Afrique du Nord est sans appel. Il n’y en a (presque) pas. Dans un rapport réalisé par la Commission économique pour l’Afrique, relevant de l’organisation onusienne, il est relevé que «le commerce intra Afrique du Nord ne représente que 4,8% du total des exportations des pays membres alors que la moyenne continentale africaine se situe à 12».
«Les économies nord-africaines se tournent le dos, et les échanges intra régionaux restent très marginaux, de l’ordre de 4% du commerce extérieur total des 7 pays de la sous-région (Algérie, Egypte, Maroc, Mauritanie, Soudan et Tunisie)», constate encore le CEA, indiquant que les échanges avec l’Europe dépassent de très loin ceux, négligeables, entretenus entre les pays de la même sous-région.
Face à cette situation, se pose la question inévitable du pourquoi. Le CEA l’attribue notamment à la persistance des barrières tarifaires et non tarifaires au commerce, à l’importance des coûts connexes dus au déficit d’intégration des économies et aux défaillances des cadres réglementaires nationaux ». Il l’impute, également, au fait que les pays concernés «n’ont pas accordé une attention particulière à la coopération inter-Etats pour la facilitation du commerce et l’approfondissement du processus d’intégration».
Ce que ne (nous) dit pas le CEA, encore qu’il ait épinglé la poursuite de la fermeture des frontières algéro-marocaines, en raison des apparatchiks inamovibles d’Alger, c’est que cette situation est due à des raisons principalement politiques.En clair, l’animosité légendaire du régime algérien en place à l’égard de ses voisins immédiats, notamment le Maroc. La persistance du voisin de l’Est à «taquiner» le royaume sur la question de son intégrité territoriale, le Sahara marocain, est la raison directe du blocage du projet de la construction maghrébine.
Quand on sait qu’Alger entretient des relations tendues avec son environnement immédiat (Tunisie, Libye, Mali, Niger, pour ne citer que ces pays frontaliers), il devient aisé de comprendre que le blocage est avant et après tout politique.