"Je veux savoir si mon père est mort ou vivant", déclare à l'agence Europa Press Rachid Khalil Ahmed, fils d'un haut responsable à la "RASD" enlevé en 2009 à Alger par des agents du Département du renseignement et de la sécurité (renseignement militaire algérien). Khalil Ahmed Braih occupait le poste de "conseiller aux droits de l'Homme" auprès de feu Mohamed Abdelaziz, quand il a été kidnappé et conduit vers une destination inconnue en Algérie. En cause, "une enquête qu'il devait mener sur la mort mystérieuse d'environ 160 personnes, y compris des femmes et des enfants, au cours des années 1980 et 1990, en plein conflit entre le front Polisario et le Maroc", indique le fils de Khalil Ahmed Braih.
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Las de lancer des cris d'alerte à l'intention des ONG internationales des droits de l'Homme, notamment Amnesty International, Human Rights Watch et Front Line, le fils du disparu annonce, via Europa Press, et depuis son pays d'adoption l'Espagne, sa décision de saisir la Cour pénale internationale à La Haye, pour élucider les circonstances de la disparition de son père.
«C'est mon dernier recours», a-t-il annoncé, dans sa déclaration à l'agence de presse espagnole. "Je suis le seul dans ma famille à pouvoir le faire, mes frères et ma mère vivent dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, géré par le front Polisario", déplore-t-il.
Interrogé par Europa Press, un porte-parole de la délégation de la "RASD" en Espagne a répondu «ne pas être au courant» de l'affaire de Khalil Ahmed Braih. Un déni qui vient en rajouter à la détresse d'une famille qui ne demande que la vérité et, en cas de décès, qu'à faire le deuil de l'un des leurs.
Le sort de Khalil Ahmed Braih rappelle cruellement plusieurs autres cas de disparitions sur lesquels a été interpellée l'Audience nationale, plus haute juridiction en Espagne, mais sur lesquels la vérité tarde à être faite, en raison de la non coopération d'Alger et du Polisario, en raison de l'implication avérée de responsables algériens et séparatistes, à leur tête l'actuel chef du Polisario et des officiers du DRS.