Le premier round du dialogue social doit se dérouler lundi. Toutefois, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition des 7 et 8 octobre, les syndicats et le gouvernement ne sont pas d’accord sur l’ordre du jour de cette première rencontre.
Une déclaration d’Abdelhak El Arabi, qui s’occupe du dossier social au cabinet de Saâd-Eddine El Othmani, vient de mettre les syndicats en rogne. Ce dernier a, en effet, précisé que la réunion de ce lundi serait consacrée, en premier lieu, à l’examen du projet de Loi de finances 2018 (PLF18) et que le cahier revendicatif des syndicats viendrait après.
Il n’en fallait pas plus pour susciter une levée de boucliers de la part des centrales les plus représentatives. La réaction des syndicats, écrit le journal, va de l’annonce du mécontentement et du scepticisme pour l’un, à la menace de sortir dans la rue pour l’autre, en passant par une menace de boycott pour un troisième.
La Confédération démocratique du travail (CDT), précise le journal, refuse ainsi que le débat du PLF18 se fasse aux dépens des revendications des syndicats et toutes les centrales sont d’accord sur ce point. Parmi les revendications les plus pressantes, figure l’augmentation des salaires dans la fonction publique et les syndicats veulent en faire une priorité.
Concrètement, ces derniers revendiquent une augmentation nette de 600 dirhams pour tous les fonctionnaires, la création d’un grade supérieur pour les adjoints techniques et administratifs classés échelle 10 et un grade hors-échelle pour les fonctionnaires dont l’avancement a été limité à l’échelle 11. En plus de cela, les syndicats exigent un réaménagement du barème de l’impôt sur le revenu (IR) et le relèvement du seuil imposable à 6.000 dirhams, en plus d’une augmentation des allocations familiales pour atteindre 400 dirhams par enfant, quel que soit leur nombre.
Bref, affirme un dirigeant de la CDT, cité par le journal, le projet de Loi de finances ne peut être abordé que s’il prévoit une augmentation des salaires. Cela dit, la démarche du chef de gouvernement concernant ce dossier n’a pas déplu à la seule CDT. Même l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), le bras syndicat du PJD, parti qui dirige le gouvernement, n’a pas caché sa colère. Sa direction a même menacé de boycotter le dialogue social. La Fédération démocratique du travail (FDT) a, quant à elle, décidé d’organiser une marche nationale, le 16 octobre, en direction du siège de la Primature.
Face à la réaction des syndicats, le gouvernement se dit plus engagé que jamais à institutionnaliser le dialogue social. C’est, affirme le journal, ce que vient de préciser le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi. S'exprimant lors d’un point de presse à l’issue de la réunion hebdomadaire du Conseil de gouvernement, le ministre a indiqué, en réponse à une question sur «l’interaction du gouvernement avec les revendications des centrales syndicales», que l’Exécutif réaffirmait l'importance du dialogue social en tant composante essentielle de la stabilité sociale.
La prochaine semaine verra le lancement du dialogue social avec les syndicats, a-t-il ajouté, expliquant que le gouvernement compte tenir deux sessions par an, une avant le 1er mai et l’autre avant la présentation du projet de Loi de finances au Parlement. Il a, par ailleurs, réitéré l'engagement du gouvernement à respecter la liberté syndicale.