Le dialogue social en passe d’être renoué?

Brahim Taougar - Le360

Revue de presseKiosque360. Le gouvernement semble tirer les enseignements de la grève préventive du 29 octobre dernier et appelle les centrales syndicales à une réunion sur la réforme des régimes de retraite.

Le 11/11/2014 à 06h41

Le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a invité les centrales syndicales à prendre part jeudi, à Rabat, à une réunion de la Commission nationale chargée de la réforme des régimes de retraite. Dans sa livraison du mardi 11 novembre, le journal arabophone Al Akhbar affirme que cette réunion intervient après que le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a rendu son avis sur la réforme des régimes de retraite qui doit être soumis au Parlement pour adoption.

Selon des sources gouvernementales, la rencontre sera consacrée à l’examen des mesures urgentes à entreprendre pour surmonter la situation financière fragile dont pâtit le régime des pensions civiles, et ce dans la perspective d’une réforme globale des régimes de retraite au Maroc.

Les mêmes sources soulignent que les régimes de retraite font face à une situation désastreuse. Les dépenses de la Caisse marocaine de retraite (CMR) dépasseront ses revenus à partir de 2014 et le financement du déficit s'effectuera alors à travers ses réserves, des réserves qui s'épuiseront à l'aube de 2021 si aucune mesure n'est prise.

Sonnette d’alarme

La situation critique de la CMR interpelle vivement les décideurs. Le déficit prévisionnel de cette instance, ancienne de plus de 80 ans, est estimé à 135 MMDH pour 2023. Une situation qui rendrait une réforme indispensable dès 2018, puisque la Caisse serait alors dans l’incapacité de verser les pensions. Réagissant à cette invitation du gouvernement, le Conseiller Larbi Habchi, membre de la commission, a fait savoir au journal que les syndicats tiendraient une réunion pour définir leur position quant à leur participation ou non à cette réunion, qualifiant de «tardive» l’invitation du gouvernement, par-delà son non-respect de l’agenda arrêté lors de la réunion du 18 juin dernier. Il accuse ainsi le gouvernement de marginaliser les syndicats et de soumettre de façon «perfide» deux projets de loi de réforme au CESE. La voix du parti au pouvoir Attajdid a pour sa part salué la volonté du gouvernement d’ouvrir un dialogue social «serein et responsable» sur les différentes questions qui se posent, notamment la réforme des régimes des pensions civiles qui, selon le PJD, «revêt un caractère urgent».

Le journal se fait l’écho du communiqué publié samedi dernier à l’issue de la réunion du secrétariat général du parti, lequel insiste sur l’importance de réussir le dialogue social en ce sens qu’il constitue une «responsabilité nationale, collective et commune».

Le PJD s’est également félicité de l’engagement du gouvernement dans les grands chantiers structurants, ainsi que de la promulgation des lois organiques liées à la mise en oeuvre de la Constitution et du renforcement de l’approche participative dans bon nombre de dossiers avec les acteurs politiques ou à travers la concertation politique sur les prochaines échéances.

La réunion à laquelle appelle le gouvernement intervient-elle pour calmer les esprits à un moment où le torchon brûle entre l’Exécutif et les centrales syndicales? La grève du 29 octobre dernier commence-t-elle à porter ses fruits?

Par Hicham Alaoui
Le 11/11/2014 à 06h41