La presse nationale a consacré de longues analyses au discours royal, prononcé vendredi devant les élus des deux Chambres à l’ouverture de la session parlementaire d’automne. C’est un «redressement royal des politiques», titre le quotidien Assabah dans son édition du lundi 15 octobre, précisant que le Souverain a tracé les contours d’une feuille de route pour «sauver les partis politiques, généraliser le retombées du développement et écarter les arrivistes de la gestion des affaires publiques».
Le quotidien s’est particulièrement intéressé à deux aspects évoqués dans ce discours, le nouveau modèle de développement et l’appui aux partis politiques, entrés pour beaucoup en léthargie, pour mieux assumer leur mission d’encadrement et de représentation des citoyens.
C’est ainsi, écrit le journal, que le Roi a annoncé la mise en place d’une commission spéciale pour réceptionner les contributions et les propositions relatives au nouveau modèle de développement pour ressortir un projet concret. Cela après que le gouvernement, le Parlement, la majorité et l’opposition ont été incapables de développer un plan d’action à même d’assurer l’essor économique du pays.
Une année après que le Souverain leur a demandé d’initier une réflexion pour élaborer un nouveau modèle de développement, les partis politiques ont passé leur temps dans des guéguerres et des conflits sans intérêt, rappelle le journal. Cette situation ne saurait continuer ainsi. «L’exécution des orientations et des mesures, notamment énoncées dans le discours du Trône et celui de l’anniversaire du 20 août, nécessite une mobilisation générale et un travail collectif. Elle appelle chacun à assumer pleinement le rôle qui lui incombe, dans le respect des différences d’appréciation et des convictions des uns et des autres», écrit le journal citant un extrait du discours royal.
C’est en ce sens, note le journal, que le Souverain a exprimé son souci «d’accompagner les formations politiques, par une incitation à rénover leurs méthodes de travail dans le but de rehausser la performance des partis et, in fine, d’améliorer la qualité des législations et des politiques publiques».
Concrètement, écrit pour sa part le quotidien Al Massae dans son édition du lundi, « le Roi demande au gouvernement d’augmenter les subventions accordées aux partis politiques ». Une initiative pour le moins inattendue, commente le journal, surtout que cette rallonge budgétaire devrait être consacrée, en partie, aux compétences auxquelles les partis seront amenés à faire appel pour combler leur manque de réflexion, d’analyste et d’innovation.
Le journal a également relevé la décision royale de mettre en place une commission spéciale chargé de superviser le chantier d’élaboration d’un nouveau modèle de développement avec un deadline fixé dans trois mois. Le quotidien s’est également attardé sur cet appel royal aux parlementaires des deux Chambres d’assumer leur «noble et lourde charge de prendre part activement à la dynamique de réforme que connait notre pays».
Cela étant, note le journal, le discours royal comporte également une dimension sociale, notamment sur la nécessaire organisation des actions caritatives avec la mise en place de mécanismes permettant au secteur privé d’assumer ses responsabilités sociales.
Le journal a également évoqué la question de l’emploi des jeunes et le défi de faire du secteur agricole un pourvoyeur d’emplois, un ascenseur social et un créateur de richesses.
Il est clair, relève pour sa part le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui reproduit le texte intégral du discours dans son numéro de lundi, que «le Roi œuvre pour réduire le malaise social ambiant». Le journal s’est particulièrement intéressé au contexte sociopolitique de ce discours, caractérisé notamment par «une faiblesse du gouvernement et des institutions et un malaise social rampant. Cela alors que la scène politique est imprégnée d’un climat d’attentisme et d’immobilisme».
De même, analyse le journal, on note une certaine «interaction entre les trois derniers discours, que ce soit dans leur contenu ou dans leur dimension opérationnelle». Le Roi, écrit Al Ahdath Al Maghribia, tout en restant dans le cadre des prérogatives que lui confère la Constitution, oriente le gouvernement et s’assure de la mise en œuvre de ses directives. Une chose est claire, conclut le journal, ce discours s’inscrit dans la droite ligne de la nouvelle génération des discours royaux. Il présente un diagnostic de la situation et propose des actions opérationnelles avec un agenda précis pour leur mise en œuvre.
Pour sa part, le quotidien Al Akhbar préfère, lui, attirer l’attention sur le passage du discours consacré au service militaire obligatoire. «En effet, le service militaire renforce le sentiment d’appartenance nationale. Il permet aussi de bénéficier d’une formation et d’un entrainement qui offrent des opportunités d’insertion socioprofessionnelle aux conscrits capables de faire valoir leurs compétences, leur sens de l’engagement et des responsabilités. A cet égard, il faut souligner que tous les Marocains concernés par le service militaire, sans exception, sont égaux en la matière et ce, indépendamment de leur classe sociale, de leurs diplômes et de leur niveau d’instruction», écrit le quotidien citant un passage du discours.
Pour Al Akhbar, qui a repris de larges extraits de ce discours, le Roi a tracé les grandes lignes des orientations sociales du pays durant cette législature. Le discours royal s’est, en effet, focalisé sur le volet social, notamment l’emploi et la formation des jeunes et l’opportunité qu’il faut donner aux différentes compétences pour accompagner le développement du pays. Cela, en précisant qu’il ne saurait y avoir aucun compromis avec les «arrivistes».