Le «dissident» Abdelali Doumou enterre l’USFP

Abdelali Doumou, co-fondateur de "l'Alternative démocratique socialiste", parti né d'une scission de l'USFP. 

Abdelali Doumou, co-fondateur de l'Alternative démocratique socialiste, parti né d'une scission de l'USFP.  . DR

Pour Abdelali Doumou, l'un des fondateurs du tout nouveau parti démocratique socialiste «Alternative démocratique», le processus de mise à mort de l’USFP remonte à l’époque de l’Alternance, mais s’est dangereusement accéléré depuis sa mise sous «tutelle» par Driss Lachgar.

Le 09/05/2015 à 13h27

Faut-il faire son deuil de l’USFP, Abdelali Doumou, co-fondateur du tout nouveau parti «Alternative démocratique socialiste», l’a fait en tout cas. Pour le dirigeant de l’ADS, né d’une scission de l’USFP, et qui se prépare à tenir son Congrès constitutif à la mi-juin, le déclin de (l’ancien) premier parti socialiste a commencé depuis son arrivée au pouvoir en 1998, quand Abderrahmane El Youssoufi a pris les rênes du premier gouvernement d’alternance. Le dirigeant socialiste, qui a tenu ces propos lors d’une rencontre organisée sous le thème «Le questionnement des politiques», a relevé des «déviations idéologiques» après que El Youssoufi se soit «désintéressé» du parti pour se consacrer à son poste de Premier ministre.

Le départ de El Youssoufi en 2002, quatre ans après son investiture en tant que Premier ministre, n’allait pourtant pas arranger les affaires de l’USFP. Cette année-là marque le début réel du déclin du parti socialiste qui s’est effacé au profit des technocrates, s’aliénant ainsi une popularité et une sympathie forgée au fil de plusieurs décennies de sacrifices. L’inoubliable défaite électorale de 2007 en sera une affligeante preuve.

Et ce n’est pas tout! L’arrivée au pouvoir des islamistes en 2012 allait accélérer la cadence de cette chute vertigineuse, et ce n'est surtout pas le «soldat» Lachgar qui allait sauver les meubles. L’USFP sous Driss Lachgar, premier secrétaire depuis son élection controversée le 16 décembre 2012, a connu, toujours selon Abdelali Doumou, une dangereuse «chasse aux compétences», tant et si bien que le parti donne aujourd’hui le triste spectacle de coquille vide. «Plusieurs cadres ittihadis ont quitté le navire USFP et se sont convertis à l’activité associative, fuyant un parti qui croit davantage aux «allégeances» qu’à la méritocratie, le sacrifice et le déni de soi», déplore Doumou, épinglant au passage la politique de «mise au pas» suivie par l’actuel Premier secrétaire, accusé de vouloir faire cavalier seul.

Par Ziad Alami
Le 09/05/2015 à 13h27