Une guerre qui ne dit pas son nom s'est déclarée au sein de la majorité, plus précisément entre le PJD et le RNI. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, dans son édition du vendredi 28 juillet, indique ainsi que certains ministres du RNI dénoncent un complot visant leur parti, notamment son président, Aziz Akhannouch.
Une source parlementaire, citée par Al Ahdath, affirme que le PJD insiste sur la mise en place de la mission d’information consacrée au secteur des hydrocarbures avec pour seul objectif de faire pression sur le RNI, son président étant l'un des principaux opérateurs du secteur. La même source reproche au parti islamiste de ne pas prendre en considération le fait que le RNI est un de ses alliés et que c’est grâce à lui qu’El Othmani a pu avoir sa majorité. Mais les élus du PJD n’ont pas la même version de l’histoire. Pour eux, Akhannouch est la raison pour laquelle leur secrétaire général, Abdelilah Benlkirane, a échoué dans sa mission.
Malgré les ajournements successifs, Abdellah Bouanou, président de la commission des finances, tient à former, dès la semaine prochaine, cette mission qui sera constituée de 13 membres. Bouanou attend encore les propositions des membres de chaque groupe parlementaire. Le journal explique que, même si le PJD’iste Bouanou dément l’existence d’une opposition de quelque nature qu’elle soit, la formation de cette mission d’information se heurte surtout à la résistance du groupe de l’Union Constitutionnelle qui avait d'ailleurs, précédemment, demandé son report pour des «raisons incompréhensibles».
Selon un membre PJD de la commission des finances, la majorité des membres de la commission a refusé la requête de l’UC, jugée injustifiée. Le PJD pense que le groupe parlementaire RNI-UC ne veut pas que cette mission d’information joue son rôle. De son côté, le groupe de la Colombe estime que la session parlementaire arrive à sa fin. Une divergence de point de vue qui jette de l’huile sur le feu, au point d'embraser la majorité. Mohamed Aujjar, ministre de la justice et cadre du RNI, n’a pas hésité à déclaré que le PJD était contradictoire dans ses positions. «Il fait partie de la majorité au niveau du gouvernement et se place dans l’opposition via d’autres instances», a-t-il déclaré. Il n’en aura pas fallu beaucoup pour que la cohésion de la majorité soit mise à rude épreuve.