C’est une affaire qui va éclabousser le MUR (Mouvement unicité et réforme, base-arrière du PJD) et ses dirigeants. Selon Al Akhbar, dans son édition de ce lundi 13 juillet, Mehdi, fils d'Omar Benhmad, numéro 2 du MUR, a été condamné jeudi dernier à quatre ans de prison ferme pour avoir tenté de rejoindre les rangs de Daech.
Les magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel (Annexe de Salé, compétente pour les crimes liés au terrorisme) ont estimé que la démarche de Mehdi Benhmad constituait un viol de la loi marocaine antiterroriste telle qu’amendée dernièrement par le département de Mustapha Ramid.
Tout a commencé à la mi-mars 2015 quand le prévenu a réussi à passer la frontière avec l’Algérie, puis la frontière entre l’Algérie et la Tunisie avec pour objectif de rejoindre la Libye pour mettre le cap vers la Syrie. Manque de bol, il a été arrêté par la police tunisienne qui a trouvé sur lui de faux documents algériens. Remis d’abord aux autorités algériennes, il a été livré, le même mois de mars, aux autorités marocaines via le poste frontalier de Jouj Bghal, dans la région d’Oujda. Mehdi Benhmad sera nterrogé par la BNPJ (Brigade nationale de la police judiciaire) qui apprendra qu'il avait été influencé par Abdelfattah Abou Hafs, l’un des idéologues du Mouvement unicité et jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO).
Une brebis égaréeMehdi Benhmad n’en est pas à sa première mésaventure avec la justice. En 2013 déjà, affirme Al Akhbar, il avait purgé un an de prison ferme pour avoir brûlé sa carte d’identité nationale et porté atteinte à corps constitués. A sa remise en liberté, il ne s’est pas pour autant éloigné des idéologies extrémistes. Il a continué à fréquenter les sites jihadistes et à entretenir des relations avec des combattants et des idéologues de l’Etat islamique. Sa condamnation sera lourde de conséquences pour son père, un homme qui passe pour un grand érudit auprès des «tawhidyine» et que tout le monde, au PJD comme au MUR, appelle «Moulay Omar Benhmad». Dans la hiérarchie du MUR, il est le numéro 2, après Abderrahim Cheikhi qui, jusqu’à récemment, était le conseiller du chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane.