Le Fonds d’appui à la cohésion sociale, sur lequel le gouvernement table pour soutenir certaines catégories sociales, est au bord de la faillite. Et ce n'est jamais qu'une conséquence somme toute naturelle de la politique menée jusqu’à présent. Les dépenses ne cessent d’augmenter en raison de la hausse du nombre des bénéficiaires, alors que les recettes demeurent stagnantes, quand elles ne sont pas en baisse.
En 2017, les recettes du Fonds n’ont pas dépassé 1,78 milliard de dirhams, a ainsi affirmé Mohamed Boussaid, ministre de l’Economie et des Finances, devant la Commission de contrôle des Finances publiques à la Chambre des représentants. Et de préciser que les dépenses ont atteint 2,67 milliards de dirhams, enregistrant un déficit d’environ un milliard de dirhams sur une seule année, fait remarquer le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce jeudi 31 mai.
Cette situation met le Fonds face à trois scénarios, constate l’argentier du royaume. Ainsi, une augmentation de 10% des dépenses du Fonds entraînera un épuisement des recettes dans quatre ans, en 2022. Une hausse de 20% des dépenses ramènera la durée de vie des avoirs du Fonds à trois ans, jusqu'en 2021, lorsqu’une hausse de 30% des dépenses plongera le Fonds dans le rouge au bout de deux ans, c'est-à-dire en 2020.Après avoir dressé ce constat, le ministre de l’Economie et des Finances, qui a fait savoir que le crédit du Fonds était aujourd’hui de l’ordre de six milliards de dirhams, a appelé le gouvernement à le moderniser et le perfectionner.
Le Fonds d’appui à la cohésion sociale finance quatre programmes, dont les programmes d’aide aux personnes en situation d’handicap, avec un montant de 97 millions de dirhams en 2017, et celui relatif à l’appui aux veuves, avec une enveloppe de pas moins de 588 millions de dirhams, le nombre des bénéficiaires étant passé de 30.000 en 2015 à pas moins de 80.000 en 2017. Le Fonds finance également le RAMED et les programmes de lutte contre la déperdition scolaire.