Derrière les chiffres optimistes faisant étant d'un taux de croissance de 3,7% pour l’année prochaine, chiffres présentés, jeudi, par Mustapha El Khalfi, porte-parole du gouvernement, se cache une réalité bien plus inquiétante. Et cette fois, c’est le ministre de l’Economie et des finances, bien plus au fait des chiffres et des statistiques, qui l’annonce. En effet, le gouvernement va mettre en place un plan d’austérité comportant au moins six mesures, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du week-end des 27 et 28 juillet.
Ces mesures sont indispensables, poursuit le journal en citant le ministre Mohamed Benchaâboun, pour faire face au coût du dialogue social, aux dépenses de la compensation et aux transferts prévus dans le cadre de la mise en œuvre de la régionalisation avancée. Entre autres mesures prévues dans ce plan d’austérité, le quotidien cite l’intention du gouvernement de rationaliser la création des postes budgétaires. La fonction publique doit donc faire avec les effectifs actuels, avec la possibilité de redéploiement des ressources humaines pour combler le déficit, aussi bien sur le plan sectoriel que géographique.
La deuxième mesure consiste en la réduction des dépenses de fonctionnement de l'Administration. Cette mesure porte sur la réduction des factures d’eau et d’électricité, de télécommunications, de transport et de déplacement. Elle porte également sur la réduction des frais de location et d’ameublement des bâtiments administratifs, d’acquisition et de location de voiture, de réceptions d’hôtels et d’organisation de manifestations, colloques et conférences.
La troisième mesure de ce plan, annoncée jeudi devant les commissions des finances des deux Chambres du Parlement, porte sur l’accélération de la réforme globale des systèmes de retraite. Cela concerne aussi bien le régime de retraite public que privé, mais l’accent sera, toutefois, mis sur la caisse de retraite des fonctionnaires.
L’autre mesure avancée par le ministre a pour objectif de poursuivre la réforme graduelle du système de compensation. La mise en œuvre de cette mesure ira de pair avec le déploiement du système de ciblage des aides publiques directes et la mise en place du Registre social unifié. Le ministre a également évoqué l'impératif de revoir la gestion des investissements publics. Et ce, à travers principalement le recours à des outils de financement innovants et à l'amélioration de l'efficacité des investissements, en favorisant les projets les plus productifs.
En d’autres termes, le gouvernement appelle clairement les Marocains à «se serrer la ceinture», écrit pour sa part le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end. L’Exécutif a décidé de mettre en place ce plan d’austérité pour l’année prochaine, en raison de l’exposition des dépenses de l’Etat et du recul de ses recettes, explique le quotidien. Le ministre des Finances, souligne Al Akhbar, a brossé un inquiétant tableau de la situation économique dans son exposé devant les deux commissions réunies des deux Chambres du Parlement, dans le cadre de la présentation du bilan de l'exécution de la loi de Finances pour l’année 2019 et des perspectives de préparation du projet de loi de Finances pour 2020.