Alors que les centrales syndicales se préparent à riposter par des grèves générales, sit-in et marches nationales, le gouvernement est sorti de son silence, rapporte Akhbar Al Yaoum dans son numéro de ce mardi 24 mai. Ainsi, précise le quotidien, le gouvernement a affirmé que Abdelilah Benkirane, comptait bien répondre par écrit à la dernière note des syndicats. «Seul son voyage urgent en Belgique l’en aurait pour l'instant empêché», souligne le journal.
Le gouvernement tient les centrales syndicales pour responsables de l’échec du dialogue social. «Dans leur note, elles ont fait part de requêtes irréalistes. Elles tentent de faire chanter le gouvernement, de faire pression et menacent même de représailles électorales.»
Abdelhak El Arbi, conseiller du Chef de gouvernement sur les questions sociales, a affirmé que la réponse de Benkirane était programmée pour cette semaine. «Maintenant que les centrales ont adopté ce discours, leur répondre serait une forme de soumission. En revanche, ne pas leur répondre serait considéré comme un défi», a-t-il ajouté. Quoi qu'il en soit, le Chef de gouvernement devrait trancher sur la question dans le courant de la semaine.
Par ailleurs, le conseiller de Benkirane a déclaré au journal que les demandes et requêtes évoquées dans la note des centrales ne sont pas nouvelles. «De plus, elles ne sont pas sérieuses et ne prennent pas en considération la situation économique actuelle du pays.»
Les centrales syndicales accusent à leur tour le gouvernement de manquer de sérieux dans le traitement de leurs requêtes. Abdelkader Zayer, adjoint du secrétaire général de la Confédération démocratique du travail (CDT) affirme que la note des syndicats a été transmise il y a de cela deux semaines et comporte dix requêtes que les centrales considèrent comme le dernier espoir de ce dernier round du dialogue social.
Les principales requêtes des centrales concernent une augmentation du salaire minimum, une augmentation des pensions de retraite, une réduction de la pression fiscale sur les revenus, l’amélioration de ces revenus, le rehaussement à 6.000 DH du plafond sur les salaires mensuels non imposables, ainsi que le respect des libertés syndicales à travers l’abrogation de l’article 288 du Code pénal qui condamne à la prison les travailleurs et syndicalistes grévistes.