Le dernier virage politique du gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani avant la fin du mandat se présente sinueux. Une motion de censure pourrait précipiter son départ. En effet, des parlementaires des groupes de l’opposition auraient lancé le défi de collecter les signatures nécessaires pour la motion de censure au cas où les députés du PJD votent contre le projet de loi sur l’usage légal du cannabis.
D’après les sources du quotidien Assabah, qui se penche sur ce sujet dans son édition du mardi 18 mai, les députés du Parti authenticité et modernité (PAM) et ceux du Parti du progrès et du socialisme (PPS) ont décidé de rouvrir le débat avec le parti de l’Istiqlal (PI) pour faire tomber le gouvernement. Le projet de cette motion de censure reste donc conditionné par l’attitude des députés de la Lampe qui avaient menacé de voter contre le projet de loi sur l’usage légal du cannabis, pourtant validé par le conseil du gouvernement, présidé par Saâd-Eddine El Othmani.
Selon les sources du quotidien, les députés de l’opposition pourraient facilement mobiliser le 1/5e des membres de la première chambre, soit 79 parlementaires, comme le dispose l’article 105 de la Constitution, pour ouvrir le débat sur la motion de censure. Et de souligner que ce sera l’occasion de mettre politiquement dans l’embarras le PJD, d’autant que l’initiative sera soutenue par des députés de la majorité, notamment ceux du Rassemblement national des indépendants (RNI), de l’Union constitutionnelle (UC), de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et du Mouvement populaire (MP). Ces partis politiques, rappelle le quotidien, avaient déjà voté ensemble pour le quotient électoral qui définit le partage des sièges sur la base des inscrits et non pas des votants comme l’espéraient les leaders du PJD.
Les mêmes sources ajoutent que les leaders des partis de l’opposition auraient l’intention de saisir cette occasion pour sanctionner le PJD pour son double discours, sans tenir compte de l’aboutissement de cette motion de censure. Celle-ci nécessite le vote de la majorité absolue des membres de la première chambre du parlement pour forcer le gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani à déposer sa démission. Ce qui serait possible si des députés de la majorité s’allient à l’opposition, indiquent les sources d’Assabah.