Le gouvernement refuse la renationalisation de La Samir

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Revue de presseKiosque360. L’Exécutif a décidé de ne pas donner suite à la proposition de loi des groupes parlementaires de la deuxième Chambre, visant une reprise par l’Etat de la raffinerie. En même temps, l’Istiqlal introduit une proposition similaire à la Chambre des représentants.

Le 07/02/2021 à 21h32

Le gouvernement a rejeté une proposition des syndicats pour le sauvetage de La Samir. Le président de la deuxième Chambre, Hakim Benchamach, vient, en effet, d’informer les groupements parlementaires de la CDT et le groupe parlementaire de l’UMT de la décision du gouvernement de ne pas donner suite aux propositions de loi qu’ils ont présentées pour débat et adoption à la Chambre, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 8 février. 

Les représentants des deux syndicats à la deuxième Chambre, rappelle le quotidien, avaient déposé une proposition pour la reprise par l’Etat de la raffinerie actuellement en liquidation judiciaire. Dans l’autre proposition, il est question de régulation, par plafonnement, des prix des produits pétroliers. Le premier texte a été rejeté, souligne le quotidien qui n’indique pas le sort réservé à la deuxième proposition.

En fait, précise Al Ahdath Al Maghribia, l’idée de la reprise de la raffinerie par l’Etat, qui émane du «Front national de sauvetage de La Samir», est également soutenue par certains groupes parlementaires des partis politiques. Ainsi, après une première initiative du groupe socialiste dans ce sens, le groupe de l’Istiqlal à la première Chambre a déposé à son tour, vendredi dernier, une proposition de loi incitant le gouvernement à entamer la reprise par l’Etat de la totalité du capital et de l’ensemble des avoirs de l’ancienne raffinerie publique.

Dans cette proposition composée de 8 articles, précise le quotidien, l’Istiqlal demande ainsi à ce que l’ensemble des actifs, propriétés, terrains fonciers et brevets d’invention appartenant à la raffinerie soit transféré à la propriété de l’Etat, conformément à l’article 71 de la Constitution. Dans l’article 2, les auteurs de la proposition suggèrent que la cession comprenne également les filiales de La Samir et ses participations dans d’autres sociétés, sans inclure ses dettes et ses hypothèques, qui devraient être supprimées selon l’article 4 du même texte. A noter que l’Etat esr lui-même créancier de La Samir.

L’Istiqlal propose, de même, que la reprise de l’activité de la société se fasse avec l’accompagnement du ministère de l’Economie et des Finances, qui devrait en fixer les modalités et le processus de déroulement par un texte réglementaire, tout en veillant à garantir les droits des employés licenciés. Cette proposition de loi, qui fait suite à trois autres textes similaires présentés à la Chambre des conseillers par les groupes de l’USFP, la CDT et l’UMT, intervient en réponse à une campagne de lobbying entamée, il y a quelques mois, par le Front national de sauvetage de La Samir, souligne Al Ahdath Al Maghribia.

Les membres du Front ont ainsi frappé aux portes des partis politiques pour les sensibiliser à ce dossier et demander leur appui dans leur tentative de faire parvenir au Parlement une proposition de loi sur la reprise de la raffinerie par l’Etat et une autre relative à la régulation des prix des hydrocarbures. Pour cette organisation, le sauvetage de la raffinerie, en cession d’activité depuis 2017, est entre les mains du gouvernement. Lui seul pourra sauver ce «joyau de l’industrie nationale» en procédant à sa renationalisation.

Par Amyne Asmlal
Le 07/02/2021 à 21h32