Le Haut-commissariat aux réfugiés est inquiet et le fait savoir. Dans une déclaration publiée mardi 30 mai, l'Agence de l'ONU pour les réfugiés s'est dite "préoccupée" par le sort des 41 Syriens bloqués depuis le 17 avril dernier dans un no man's land à l'extrême est du royaume, précisément dans la région de Figuig frontalière de l'Algérie.
Par la même occasion, l'Agence onusienne appelle les gouvernements algérien et marocain à "agir rapidement pour faciliter le passage immédiat et sécurisé des quarante et un réfugiés syriens vulnérables- dont des enfants, des bébés et des femmes, y compris au moins une femme enceinte ayant d'urgence besoin d'une césarienne". "C'est une question de vie et de mort pour cette femme et son enfant à naître", alerte le HCR.
Evoquant les risques auxquels sont exposés les immigrants syriens, l'agence de l'ONU souligne qu'ils "sont exposés à la menace sérieuse des scorpions et des serpents, très répandus dans cette région reculée".
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L’organisation se dit prête «à offrir ses bons offices" pour coordonner cette évacuation vitale» et demande que "des mesures constructives soient prises rapidement afin que ces personnes rejoignent un lieu sûr ou qu’elles soient réunies avec leurs familles".
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Pour rappel, le 17 avril dernier, pas moins de quarante immigrants syriens, notamment des femmes et des enfants, ont été acheminés à la frontière marocaine à bord de camions appartenant à l'armée algérienne, les délaissant dans des conditions de précarité extrême. Le Maroc avait sitôt réagi à cette attitude inhumaine des autorités algériennes, convoquant l'ambassadeur d'Alger à Rabat pour lui "faire part des témoignages et des photos attestant irréfutablement que ces personnes ont traversé le territoire algérien entre le 17 et le 19 avril avant de tenter d’accéder au Maroc".
"En raison des conditions météorologiques actuelles et des distances parcourues, ces personnes ne pouvaient se déplacer à travers le territoire algérien sans être notifiées ou interceptées par les autorités de ce pays", avait précisé le Maroc par la voix du MAECI.
Des images inédites avaient été diffusées par les Forces armées royales, démontrant, d'une manière qui ne laisse pas de place au doute, l'implication avérée des autorités d'Alger, très précisément des unités de l'armée algérienne (Armée nationale populaire, ANP), dans le refoulement, dans la nuit du 17 au 18 avril, d'une vague de migrants syriens vers la ville frontalière marocaine de Figuig.
Sur les images tournées et fournies par les FAR, les migrants syriens paraissent arpenter le mont Sidi Youssef sur le sol algérien, à 600 mètres de la frontière algéro-marocaine.
"Il est immoral et contraire à l’éthique de manipuler la détresse morale et physique de ces personnes, pour semer le trouble au niveau des frontières maroco-algériennes", avait déploré le Maroc.