Animant, mercredi 28 décembre 2022 à Oujda, une conférence de presse organisée par la Maghreb Association for Peace, Cooperation and Development, Hichem Aboud n’y est pas allé de main morte s’agissant du régime d'Alger. Le célèbre journaliste et youtubeur algérien en exil, auteur notamment de La mafia des généraux (JC Lattès-2002), a repris son bâton de pèlerin pour défendre l’unité des peuples du Maghreb et dénoncer la véritable injustice que vivent Marocains et Algériens par la faute d’une junte qui, en plus de fermer les frontières transnationales, a rompu unilatéralement toute relation diplomatique avec un voisin décidément gênant.
«Je suis heureux d’être à Oujda, une ville intimement liée à la révolution algérienne et à notre lutte pour l’indépendance. Nul n’ignore qu’Oujda était l’arrière-base de la révolution algérienne pour la libération du pays», rappelle, dans une déclaration pour Le360, le journaliste dont les récentes vidéos documentent la vie à la frontière nord entre le Maroc et l’Algérie.
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Pour lui, «il faut séparer les relations entre les deux Etats et celles existant entre les deux peuples. Le conflit autour du Sahara est uniquement un prétexte pour le régime algérien pour nourrir la division entre les deux pays. Mais il n’a pas d’impact sur les deux peuples».
Commentant un récent déplacement dans les Provinces du Sud, Hichem Aboud témoigne de nouveau de la réalité sur le terrain, loin de la propagande du régime algérien. «Je me suis rendu à Dakhla, à Laâyoune et à Smara. Et chez la population de ces villes du Sahara, rien ne dit ou ne laisse croire que celle-ci vit sous une quelconque occupation. A Laâyoune comme à Casablanca ou Rabat, les gens vivent tranquillement», dit-il. Et de souligner que les projets réalisés, ou en cours, au Sahara sont «tout simplement impressionnants».
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«Je note que le rythme du processus de développement qui a lieu dans des villes comme Laâyoune, Dakhla ou Smara est bien plus soutenu que dans le nord du Maroc. Simplement parce que développer cette région relève du défi, et nous savons que les défis peuvent conduire à de vrais miracles», commente le youtubeur qui est condamné dans son pays à 20 ans de prison pour… «terrorisme».
«Mon souhait est que cette injustice, que vivent les peuples des deux pays, imposée par une bande criminelle sans principes ni scrupules, prenne fin. S’ils avaient ne serait-ce qu’une once d’humanité, ils n’auraient jamais osé séparer plusieurs milliers de familles en fermant les frontières entre le Maroc et l’Algérie», conclut-il.