La fin justifie les moyens. Une philosophie machiavélique qui a été bien appliquée par le maire PJDiste de Casablanca, Abdelaziz El Omari, qui a confectionné son bilan de mi-mandat de façon à l’exploiter à des fins électorales. En effet, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce mardi 26 mars, le maire de Casablanca n’a pas eu froid aux yeux en meublant son bilan de projets réalisés ou lancés par le roi en 2014, dans le cadre du programme de développement du Grand Casablanca (2015-2020), dont les conventions ont été signées devant le souverain en 2014 pour une enveloppe budgétaire de 36.6 milliards de dirhams. La Commune urbaine de Casablanca devait financer 10% du coût de ce plan élaboré selon une démarche participative impliquant les différents acteurs de la région, bien avant l’arrivée du maire Abdelaziz El Omari aux commandes de la mairie.
Même si El Omari avait été à la mairie en 2014, il ne devrait pas, du moins éthiquement, agir de la sorte, puisque la commune ne finance que 10% du plan. Comment l’ordonnateur de 10% s’empare-t-il des 90% pour soigner son image et lancer une campagne préélectorale dans la métropole? Car, précisent les sources du quotidien, le maire El Omari ne cesse de présenter ce bilan dans les arrondissements composant le conseil de la ville de Casablanca, devant les militants des sections locales de son parti dans la région.
Ainsi, poursuit le quotidien, le maire s’est emparé des projets des infrastructures, de l’aménagement des parcs, des routes, des ponts, des trémies et même du tramway avec ses deux lignes, sachant bien que la première ligne de ce moyen de transport de masse a été réalisée durant le précédent mandat qui a programmé la seconde ligne, au même titre que les lignes 3 à 5. Le projet d’aménagement du parc de la Ligue arabe, qui a démarré en janvier 2016, pour un coût de 100 millions de dirhams, a été également bien souligné dans le tableau des actifs du président, sachant bien que les travaux ont été lancés juste après les élections communales ayant mené le député de Hay Mohammedi à la tête de la mairie. Le maire a poussé le bouchon plus loin en parlant dans son «livre d’exploits» des projets d’aménagement de la côte de Ain Diab et de la nouvelle promenade de la Mosquée Hassan II, alors que la mairie n’a versé aucun sou pour leur réalisation.
Il faut dire que le maire de Casablanca n’a omis aucun projet dans la ville, réalisé ou en cours de réalisation, pour le présenter dans son bilan de mi-mandat, alors que le plan d’action communal de la commune urbaine de Casablanca n’a été validé qu’à la fin de l’année 2017 et que la crise financière qui secoue la mairie l’a poussée à contracter des crédits de l’ordre de deux milliards de dirhams auprès de la banque mondiale pour financer les projets programmés dans le plan stratégique 2015-2020.