Le président du Conseil de la ville de Casablanca, l’islamiste Abdelaziz El Omari, vient d’accorder la coquette somme de 134 millions de dirhams aux SDL (Sociétés de développement local). Le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 22 novembre, parle de «transferts opaques, non soumis au contrôle des élus» et injectés dans les comptes de quatre SDL. D’après le journal, les élus du Conseil de la ville auraient également émis des doutes quant à l’utilisation réservée à cet argent.
De même, précise le journal, les élus de la ville disent tout ignorer des transferts qui ont été effectués au profit de ces SDL pendant ces trois dernières années. Et, durant toute cette période, ils n’ont cessé de demander des comptes au maire de la ville à propos de ces dotations budgétaires dont ils disent également ignorer la destination. Et ce n’est pas tout: le président du Conseil de la ville a également opposé une fin de non-recevoir à toute requête des conseillers pour auditer les comptes de ces sociétés qui, rappelle le journal, sont dirigées par un Conseil d’administration non élu, présidé par le wali de la Région. Le Conseil de la ville participe d'ailleurs à hauteur de 70% de leur capital.
Concrètement, souligne le journal, le bureau qui dirige le Conseil de la ville a accordé, pour le compte de l’année budgétaire 2019, une dotation de 134 millions de dirhams au profit de plusieurs SDL. Il s’agit de Casa Prestations qui empoche 10 millions de dirhams pour la gestion du marché de gros des fruits et légumes, 5 millions de dirhams pour mettre en place une stratégie de communication et un million de dirhams pour mettre sur pied une Unité de gestion du programme (UGP) de la Banque mondiale.
Casa Transport, la deuxième société concernée, touchera, elle, une enveloppe de 6,5 millions de dirhams pour combler le déficit de gestion de la première ligne du Tramway.Quant à la troisième SDL, Casa Patrimoine, qui, d’après le journal, connaît de graves difficultés administratives, devrait recevoir sa part de la cagnotte par plusieurs tranches. C’est ainsi qu’une première tranche budgétaire, de l’ordre de 5 millions de dirhams, sera consacrée au Musée de la mémoire sportive de la ville, une autre du même montant consacrée à la mise en place d’un «Musée de l’Aéropostal», une troisième tranche de deux millions de dirhams pour l’organisation de la première édition de la manifestation «Jeunesse inventive et créative», une quatrième tranche de trois millions de dirhams pour monter le dossier d’inscription de Casablanca à l’Unesco parmi les villes les plus créatives.
De plus, et pour la même année budgétaire, le Conseil de la ville accorde un montant de 8 millions de dirhams en tant que participation au capital d’une SDL nouvellement créée, Casa Ressources, et une autre enveloppe de 12 millions de dirhams, également au titre de la participation du Conseil dans le capital d’une autre SDL créée tout récemment, à savoir Casa Environnement.
Naturellement, d’après le journal, les conseillers de la ville n’ont pas manqué de soulever de nombreuses interrogations sur le devenir de cet argent et, surtout, son impact sur le quotidien des citoyens de la ville. De même, note le journal, les élus de la ville persistent à considérer que des SDL comme Casa Patrimoine, Casa Prestations, Casa Dev, Casa Event, «continuent à travailler en dehors du cadre des institutions élues».