L’enquête ouverte par les éléments de la brigade régionale de la police judiciaire de Fès, sous la supervision du procureur général du Roi près la cour d’appel de Fès, sur les dysfonctionnements ayant émaillé la gouvernance locale dans la ville, vient de commencer. L’affaire promet même des rebondissements spectaculaires.
Dans le cadre de cette enquête, «le maire de la ville, Abdeslam Bekkali, a été soumis à un interrogatoire qui a duré six heures, alors que son troisième vice-président, Abdelkader El Boussairi, a été placé en garde à vue avec dix autres suspects», rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du week-end des 7 et 8 octobre.
L’enquête menée par la brigade régionale de la police judiciaire chargée des crimes financiers, porte sur «les dysfonctionnements qui auraient émaillé la gouvernance locale dans la ville et les irrégularités qui auraient entaché la passation de certains marchés publics», indiquent les sources du quotidien.
Cette enquête a démarré, mercredi dernier, avec «l’audition de dix-sept suspects, dont le parlementaire et troisième vice-président de la mairie, Abdelkader El Boussairi, de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), responsable des Travaux et des marchés publics au sein de la mairie».
Après plusieurs heures d’interrogatoire, font savoir les mêmes sources, «onze suspects, dont le parlementaire El Boussairi, ont été placés en garde à vue, tandis que six autres ont été relâchés». L’ensemble des mis en cause dans cette affaire, dont le coordonnateur provincial du parti de l’Union constitutionnelle (UC) à Fès, seront déférés devant le parquet compétent dès l’achèvement de l’enquête.
Parallèlement, le tribunal administratif de Fès a examiné, vendredi, la requête déposée par le wali de la Région Fès-Meknès et gouverneur de la préfecture de Fès, Said Zniber, demandant la révocation du troisième vice-président de la mairie, Abdelkader El Boussairi.
Le wali, explique le quotidien, s’est référé à l’article 64 de la loi organique relative aux communes qui dispose que «le gouverneur peut saisir le tribunal administratif pour demander la révocation du membre concerné du conseil de la commune ou du président ou de ses vice-présidents du bureau ou du conseil de la commune. Le tribunal statue sur la demande dans un délai ne dépassant pas un mois à compter de la date de sa saisine. En cas d’urgence, la juridiction des référés prés le tribunal administratif peut être saisie de la demande. Elle statue sur ladite demande dans un délai de 48 heures à compter de la date de sa saisine».
Le wali a saisi la juridiction des référés suite au verdict rendu public, lundi dernier, par le tribunal administratif annulant une autorisation d’exploitation d’un terrain d’une superficie d’un hectare et demi dans la zone d’Ouislane. Cette autorisation délivrée à un promoteur, était signée par le troisième vice-président, indiquent les mêmes sources. Autant dire que cette affaire promet de nouveaux rebondissements.