Le PJD est, une fois encore, en rogne contre le ministère de l’Intérieur. Les services de la wilaya de Rabat ont en effet empêché le maire de la capitale de participer à la prière du vendredi présidée par le souverain, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du lundi 11 avril. Une décision qui laisse présager une crise à fortes retombées politiques, ajoute le quotidien.
Ainsi, et contrairement aux usages qui veulent que le maire de la ville fasse partie des personnalités qui viennent saluer le roi devant la mosquée lors de la prière du vendredi présidée par le souverain, le wali de Rabat a décidé d’écarter le président du Conseil de la ville, Mohamed Seddiki (PJD), et de le remplacer par son adjoint, Lahcen El Amrani, également membre du PJD. Ce que le journal considère comme une première dans les annales du protocole royal.
Les prémices de cette nouvelle crise entre le PJD et le ministère de l’Intérieur se sont fait ressentir vendredi dernier, dans la matinée. Le cabinet du wali de Rabat avait alors contacté le vice-président du Conseil de la ville pour lui dire qu'il était attendu pour faire partie des responsables qui salueraient le roi à sa sortie de la prière du vendredi. Le vice-président a cependant refusé d'y aller à la place du maire, puisque ce dernier était présent en ville, mais on lui a fait comprendre que c’est bien son nom qui était inscrit sur la liste fournie par le protocole royal, et non celui du maire Mohamed Seddiki. Le vice-président a donc contacté le secrétaire général du parti pour lui exposer les faits et demander conseil. De leur côté, les services du cabinet du wali de Rabat ont contacté le maire pour lui expliquer que sa présence était indésirable et risquerait de gêner tout le monde.
Abdelilah Benkirane n'avait par ailleurs pas vraiment le choix. Il fallait faire le dos rond ou choisir l’escalade. C’est finalement la première option qu’il adoptera, et Lahcen El Amrani a été sommé de se présenter à la cérémonie. Mohamed Seddiki, cité par Akhbar Al Yaoum, dit ne pas connaître les raisons de cette interdiction.
Ce n’est pas la première fois, affirme le journal, que le maire de la ville est interdit de participation à une activité royale. La dernière remonte au 7 mars dernier, lorsque le maire a été prié de ne pas se présenter à la cérémonie d’inauguration de la nouvelle gare d’Agdal. Le maire avait finalement pu participer à la cérémonie après une intervention énergique du parti auprès du ministre de l’Intérieur.
Selon le quotidien, ces faits sont certainement liés aux conditions controversées du départ à la retraite de cet ancien cadre de Redal.