Le Maroc renouvelle sa demande de recencement des populations des camps de Tindouf. La requête faite auprès du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), conformément au mandat de l'organisation, a été annoncée ce mercredi lors de la réunion annuelle du Comité exécutif du Haut-commissariat à Genève. Omar Hilale, ambassadeur et représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, a ainsi affirmé que cette opération permettra "la mise en œuvre des trois fonctions du HCR, à savoir l'assistance, la protection et les solutions durables, qui sont étroitement tributaires de l'enregistrement des réfugiés".
Le HCR sera ainsi en mesure de renforcer les paramètres de protection des populations de la région, mais également de garantir leur sécurité et le respect de leurs droits et dignité humaine, en attendant la mise en œuvre de solutions durables. Solutions qui, ajoute le diplomate, se veulent "à leur profit, en prévoyant un retour libre à leur pays d'origine". Cette demande, qui avait déjà été exprimée par le Maroc, se fait aujourd'hui encore plus urgente, explique Hilale, "suite au déplacement de centaines de jihadistes, provoqué par le conflit au nord-Mali". L'ambassadeur marocain a d'ailleurs souligné que l'année 2012-2013 "a été marquée par de larges déplacements des populations, notamment dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, de l'Ouest et de l'Est, générant un fardeau exceptionnel pour les pays d'accueil des réfugiés, avec ce que tout cela implique sur les plans économique, financier et sécuritaire". La mise en œuvre de telles solutions permettrait ainsi de débloquer certaines de ces situations et de mettre un terme aux statu quo, préjudiciables pour les réfugiés en premier lieu. A noter, néanmoins, que l'opération requiert la coopération de toutes les parties concernées par le HCR.
À l'ouverture de ces travaux, lundi, le comité exécutif du HCR a établi un constat des limites de l'aide internationale, notamment face à la tragédie humanitaire en Syrie et dans la région. L'agence onusienne a tiré la sonnette d'alarme face aux risques de déstabilisation à long terme des pays voisins de la Syrie, submergés par plus de deux millions de réfugiés. Dans le sillage de ce constat alarmant, 17 pays ont accepté d'ouvrir leurs frontières à des réfugiés syriens désireux de s'y installer.