Le Maroc s’apprête à entrer dans le club des fabricants d’armes, dans le but d’atteindre l’autosuffisance dans ce domaine et de réduire la lourde facture d’importation d’armes et d’équipements militaires. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du lundi 23 novembre, que d’importants textes de loi relatifs au domaine militaire sont entrés en application après avoir été publiés dans le bulletin officiel. Dans un rapport soumis au Parlement, le ministre délégué chargé de l’Administration de la défense, Abdellatif Loudiyi, indique que cette loi ouvrira la voie au FAR pour maîtriser plusieurs activités industrielles réservées à la défense et au développement de l’industrie de l’armement sur le sol national.
La loi de finances 2021 a alloué à l’Administration de la défense une enveloppe de près de 12 milliards de dollars (111 milliards de dirhams) pour l'achat et la réparation de matériel militaire. Il faut reconnaître que le marché marocain attire de plus en plus de grandes entreprises d’armement. C’est ce qui a poussé les responsables marocains à changer de stratégie pour transformer le Royaume en pays producteur et non plus importateur d’armement. Selon des rapports d’organisations spécialisées dans les affaires militaires, le Maroc devrait détenir, en 2025, une industrie moderne de matériel militaire léger et d’ateliers destinés à parvenir à l’autosuffisance en matière de munitions.
Il va sans dire que l’industrie militaire marocaine va adopter la technologie américaine, puisqu’un accord de partenariat et de coopération de dix ans, dans ce domaine, a été conclu entre le Maroc et les Etats-Unis. Cet accord permet au royaume de bénéficier de la technologie de l’industrie militaire américaine, sachant que seuls cinq pays au monde en profitent aujourd’hui.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte qu’en plus des Etats-Unis, le Maroc a conclu des accords similaires avec la France, l’Espagne, la Grande Bretagne et la Belgique, pour implanter des usines d’armement sur le sol national. Le Royaume a, par ailleurs, reçu les autorisations pour exploiter les brevets d’invention militaire de plusieurs pays, dont notamment la Chine, l’Inde, le Pakistan, le Brésil et la Corée du Nord. Ces brevets permettront au Maroc de fabriquer des bombes et des missiles antiaériens. Autant dire que le Royaume cherche, depuis des années, à produire localement une partie de ses armes et de ses engins au lieu de se contenter de les assembler après les avoir importés en pièces détachées.
D’ailleurs, l’Administration de la défense a commencé à conditionner l’octroi des marchés militaires aux entreprises à la création d’usines d’armement et de matériel militaire sur le sol national. Des rapports médiatiques avaient fait état de l’installation, au Maroc, de plusieurs sociétés mondiales d’armement qui ont créé des usines à Nouaceur et à Meknès et sont spécialisées dans l’entretien et le développement des chars, des engins blindés et de l’artillerie des FAR.
D’autres sources révèlent que le Maroc a développé localement des missiles antiaériens et des radars, tout en adaptant des centaines de véhicules blindés et légers aux conditions climatiques du Sahara. Il faut rappeler qu’en 2016, le Maroc avait conclu un accord avec la Grande Bretagne et la Belgique pour la construction d’une usine de fabrication de toutes sortes de munitions.