Une source gouvernementale a confirmé à Le360 que Mbarka Bouaida, la ministre déléguée aux Affaires étrangères, a refusé de signer le PV de la réunion après avoir constaté que l'Algérie a délibérément exclu du communiqué final la mention de l'accord inter-libyen de Skhirat où le Maroc avait joué un rôle déterminant pour réconcilier les frères Libyens.
Selon les observateurs, l’Algérie est agacée par l’accord de Skhirat, signé le 17 décembre 2015, qui a permis aux libyens de mettre en place une feuille de route avec pour objectif l’union nationale et la stabilité dans ce pays.
Pourquoi donc cet accord historique, soutenu par la communauté internationale et salué par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, perçu par la population libyenne comme une lueur d’espoir amenant la paix et la sécurité, est dénigré par l’Algérie à tel point qu’elle a refusé même qu’il soit cité d’une manière ou d’une autre lors de la réunion de Tunis?
La raison est peut-être tout simplement que Skhirat se trouve au Maroc, terre de paix et de dialogue. Il est vrai qu’Alger veut se donner une place régionale dans la résolution des conflits. Mais cela n’est possible que si l’on est animé par un esprit de réalisme, de compromis et de neutralité, loin de toute approche d’exclusion ou de monopole.
C’était encore le cas, ont constaté les observateurs, lors de la 34e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb, qui s’est tenue à Tunis, le 5 mai 2016, où la partie algérienne a tenté par tous les moyens d’éviter toute référence à l’accord de Skhirat.
Constatant que le projet du communiqué final, soumis à la signature des ministres, ne citait point l’accord de Skhirat, Mbarka Bouaida, a réagi sur le champ en exigeant de réctifier cette tentative d’occulter la réalité. Malgré ces manœuvres pour mettre le Maroc devant le fait accompli en tentant de lui faire signer un document non agréé en public, le communiqué a en final comporté bien cette référence à l’accord de Skhirat, selon nos sources.
Cette attitude "contre-productive de l’Algérie, veut prendre en otage toutes les instances régionales et internationales pour attaquer le Maroc".
Contrairement à ce qui a été rapporté par la presse algérienne, la question nationale "n’a aucunement été discutée" lors des travaux de ce conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UMA.
Cette attitude d'Alger vise à diviser ce cadre idoine, qui regroupe les 5 pays de la région, préférant débattre de la question libyenne au sein d’autres forums, à la recherche probable d’un leadership perdu.