"Nous le savons: ce ne sont ni le gaz ni le pétrole qui satisferont les besoins alimentaires de base! Or, le grand défi de l’Afrique n’est-il pas sa sécurité alimentaire?" Cette phrase prononcée par le souverain dans son discours lors du 28e sommet de l’Union africaine, il y a quelques heures, doit encore résonner dans les arcades de l’hémicycle africain, tant elle cible directement l’une des problématiques les plus graves auxquelles doivent faire face plusieurs pays du continent.
Le royaume, dans le cadre de sa stratégie de coopération Sud-Sud, apporte son soutien aux pays les plus touchés par les questions de sécurité alimentaire, avec notamment le lancement de deux unités gigantesques de production de fertilisants, dont l’une installée dans un pays historiquement concerné par les problématiques de la sécurité alimentaire, à savoir l’Ethiopie. Ces unités pourront fournir plusieurs pays à la fois. D’ailleurs, le souverain le souligne dans son discours en précisant que "les bénéfices de ce projet s’étendront à l’ensemble du continent".
Ces deux initiatives s’accompagnent d’une autre promue par le Maroc lors de la COP22: l’Initiative pour l'Adaptation de l’Agriculture Africaine au changement climatique, dite "Initiative Triple A". Cette dernière constitue, selon le souverain "une réponse innovante et extrêmement concrète aux défis communs posés par les changements climatiques".
L'Initiative Triple A est d’autant plus stratégique pour le continent noir qu’elle a été adoubée par une trentaine de pays africains dès son lancement.
Dans ce sens, le roi a précisé que l’initiative triple A vise à "lever un financement plus important au profit de l'adaptation de la petite agriculture africaine. Elle accompagnera également la structuration et l'accélération de projets agricoles en Afrique en s'appuyant sur quatre programmes".
Il s’agit pour rappel de la gestion rationalisée des sols, de la maîtrise durable de l’eau agricole, de la gestion des risques climatiques et du financement solidaire des petits porteurs de projets.