Les parlementaires sont en rogne contre le gouvernement Saâd-Eddine El Othmani, en raison de la représentativité du Maroc au sein du Parlement africain. Dans son édition du vendredi 19 juillet, Al Akhbar rapporte, en effet, que les députés et les conseillers sont en colère depuis l’adoption par l’Exécutif, il y a quelques jours, d’un protocole annexé à l’acte constitutif de l’Union africaine relatif au Parlement panafricain, protocole qui va les empêcher de sièger au sein de l’institution panafricaine. La même source ajoute que les deux Chambres du Parlement viennent de recevoir une missive du chef du gouvernement les informant que les cinq parlementaires siégeant au sein de l’institution de l’Union africaine devront rendre les clés dès que le protocole d’accord entrera en vigueur. En effet, explique la même source, le texte prévoit que les Etats membres de l’Union africaine soient représentés par cinq membres qui ne doivent pas faire partie des institutions législatives du pays. Plus encore, les parlementaires marocains se retrouvent aujourd’hui dans une situation où ils sont contraints de donner leur aval à ce texte qui les prive des droits et avantages que leur procuraient les sièges au sein du Parlement africain.
Pour rappel, c’est jeudi 4 juillet que le Conseil de gouvernement a adopté le projet de loi n°47.19 portant approbation d’un protocole annexé à l’acte constitutif de l’Union africaine relatif au Parlement panafricain, adopté le 2 juin 2014 à Malabo, en Guinée équatoriale. Ce protocole a été signé par 21 États membres de l’Union africaine et ratifié par 12 États membres. Le texte vient en application des dispositions des articles 5 et 17 de l’acte constitutif de l’Union africaine en vertu desquels est créé un Parlement panafricain dont la composition, les pouvoirs, les attributions et l’organisation sont définis dans un protocole y afférent. Conformément à ce texte, chaque Parlement national a le droit d’élire cinq membres du Parlement panafricain pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois, en tenant compte du fait qu’au moins deux membres doivent être des femmes.