L’institution du Médiateur vient de relever une dégradation dans l’action de l’Administration, et ce peu après le discours royal du 29 juillet dernier. Abdelaziz Benzakour, le Médiateur du royaume, a également met le point sur le peu de cas que fait l’Administration des interventions de cette institution constitutionnelle, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce week-end du 30 septembre-1er octobre.
Selon le dernier rapport de l’institution du Médiateur, publié jeudi dernier, c’est encore le ministère de l’Intérieur et les collectivités territoriales qui font l’objet du plus grand nombre des plaintes des citoyens qui lui ont été adressées. Les deux départements totalisent ainsi 939 plaintes pendant l’année dernière, en progression de 7,3% par rapport à l’année d’avant. Ces plaintes, affirme le Médiateur, concernent aussi bien les services centraux du ministère que les administrations relevant des différentes collectivités territoriales, ainsi que la DGSN, les forces auxiliaires, les régies de distributions d’eau et d’électricité et la Protection civile.
Ces qui fait, note le rapport du Médiateur cité par le journal, que le ministère de l’Intérieur avec ses différentes dépendances et les collectivités territoriales sont concernés par 36,7% de l’ensemble des plaintes recevables devant l’institution. Entre autres griefs retenus par les plaignants contre ces administrations, le refus de délivrer des attestations administratives, leur exclusion des programmes de recasement et d’autres services sociaux, les litiges fonciers notamment ceux relatifs à l’expropriation et le refus d’exécuter des jugements en faveur des citoyens.
Après le ministère de l’Intérieur, c’est le département de l’Economie et des finance qui vient en second avec 17% des plaintes en 2016, enregistrant une baisse de 4,8% par rapport à l’année d’avant. Le ministère de l’Education national arrive en troisième position avec 10,6% des plaines, suivi de celui de l’Agriculture et de la pêche maritime avec 5,1% de l’ensemble des plaintes.
En exposant ces chiffres, Abdelaziz Benzakour n’a pas manqué d’adresser de sévères critiques à l’Administration qui "ne se montre pas suffisamment réactives face aux tentatives de médiation de son institution", sachant que l’objet des plaintes et réclamations des citoyens est, le plus souvent, on ne peut plus sérieux.
Concrètement, affirme le Médiateur cité par Assabah, le nombre des plaintes et requêtes que l’Administration a traitées et auxquelles elle a décidé de donner suite ne dépasse guère 31% de l’ensemble des doléances qui lui ont été soumises. Cela dit, l’institution, elle-même, n’a encore pu traiter, faute de moyens, pas moins de 743 plaintes qui sont toujours en phase d’étude et d’enquête.