Le ministère de la Santé s’est transformé, ces derniers temps, en véritable champ de bataille. Et cela n’a rien à voir avec la pandémie de coronavirus. C’est dans l’entourage du ministre qu’on assiste à une guerre des clans, sur différents fronts. Les derniers à se joindre à ce conflit ouvert, ce sont les parlementaires qui dénoncent la manière dont le ministre Khalid Aït Taleb gère ce département, rapporte le quotidien Assbah dans son édition du jeudi 4 juin.
Il est ainsi reproché au ministre de trop se fier aux rumeurs et aux «délations» qui circulent dans son entourage. Les élus parlent également de «complots», d’«intrigues » et d'une «nouvelle guerre attisée par les profiteurs des marchés publics» du ministère qui tentent de placer leurs affidés aux postes clés de ce département.
C’est dans ce cadre, poursuit le quotidien, que le parlementaire Saïd Chabaâtou, membre du groupe du rassemblement constitutionnel, a demandé au ministre Aït Taleb de rectifier le tir concernant le renvoi de pas moins de 40 hauts responsables du ministère, aussi bien au niveau central que local. Ces responsables «injustement» déchargés de leurs fonctions ont pourtant «fait montre, estime le député, de sens des responsabilités, d’intégrité et d’abnégation dans l’exercice de leurs fonctions, comme en attestent les citoyens, les autorités locales et les élus ».
Par ailleurs, relève le quotidien, le chef de cabinet du ministre vient de présenter sa démission. Ce départ s’ajoute à celui des 40 responsables centraux et des services extérieurs que le ministre a décidé de décharger de leurs fonctions, dans le cadre du renouvellement périodique des postes de responsabilité au ministère. Rappelons que le directeur de l’Epidémiologie et de la lutte contre les maladies a également menacé de présenter sa démission si des proches du ministre continuent de comploter contre lui et de nuire à ses relations avec le titulaire du département.
Les parlementaires s’immiscent donc dans les affaires internes du ministère, rejetant la responsabilité de ce qui se passe dans ce département sur des «lobbies» qui chercheraient à profiter de la situation et, surtout, de la crise sanitaire, pour renforcer leurs postions au sein de ce département. Ce qui fait dire à ce parlementaire du groupe RNI-UC que ces dysfonctionnements internes ternissent l’image du ministère auprès de l’opinion publique, surtout en cette période critique. Qui plus est, «certains responsables du ministère tentent de vous faire prendre des décisions qui servent, dans la plupart des cas, leurs intérêts personnels ou leur permettent de régler leurs propres comptes», a notamment déclaré le député Chabâtou, en s’adressant au ministre Aït Taleb.