Contrairement à ce qu’on attendait de lui, le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, a conforté les directeurs de certaines cliniques privées qui arnaquent depuis deux mois les malades atteints du coronavirus.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du week-end, que les cliniques ont tronqué quelques doses d’oxygène contre des dizaines de milliers de dirhams. Une facturation qui équivaut à dix fois la tarification de référence décidée par le ministre et l’Agence nationale de l’assurance maladie pour le traitement du Covid-19. Dans un geste provocateur, Aït Taleb a accueilli en grande pompe, mercredi dernier, les représentants des cliniques. Un accueil chaleureux qui survient juste après les scandales relayés sur les réseaux sociaux dénonçant la cupidité sans limite des responsables de certaines cliniques.
Les vidéos montraient ces derniers ou leurs collaborateurs exigeant des chèques de garantie de 60.000 dirhams avant de prendre en charge les malades. Un montant qui augmente avec la durée du traitement et qui peut atteindre jusqu’à 160.000 dirhams. Mais au lieu de prendre des décisions fermes pour juguler ces arnaques, le ministre a préféré évoquer avec ses interlocuteurs les problèmes du secteur privé de la santé. Ait Taleb n’a même daigné envoyer une commission d’inspection pour enquêter sur ces violations et prendre les sanctions nécessaires à l’encontre des responsables irresponsables de certaines cliniques.
Le quotidien Assabah rapporte que le ministre Aït Taleb a surpris l’opinion publique quand il a déclaré qu’il n’était pas au courant. L’évocation de ces agissements dans les médias a pourtant été évoquée dans le communiqué qui a ponctué cette réunion. Un communiqué qui a été rédigé avec un ton si conciliant que l’on a cru que les signataires allaient imputer aux citoyens la responsabilité des prix exorbitants appliqués par certaines cliniques. Pis encore, le communiqué a même salué le rôle joué par les cliniques en partenariat avec le secteur public pour lutter contre la pandémie.
Certes, le ministre a demandé aux représentants des cliniques de respecter la tarification de référence dans le traitement du Covid -19. Mais la façon avec laquelle il l’a fait frise la supplication et ne sied aucunement à un responsable du gouvernement qui doit être ferme dans la défense et l’application de la loi. Constatant la passivité déconcertante du ministre, les représentants des cliniques ont poussé l’effronterie jusqu’à lui demander de réviser la tarification, arguant les prix élevés des produits et des équipements utilisés dans le traitement du Covid-19.