Le ministre de la justice, Abdellatif Ouahbi, aurait préparé une liste noire comprenant plusieurs responsables qui seront révoqués dans les prochains jours et dont la plupart seraient affiliés au PJD. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mercredi 1er juin, que ces fonctionnaires avaient été nommés par l’ancien ministre islamiste, Mustapha Ramid. C’est ainsi que Ouahbi a limogé le secrétaire général du ministère Abdelillah Hakim Bennani et le directeur général de la Fondation des œuvres sociales, Mustapha Dahdouh. Auparavant il avait accepté une demande de révocation du directeur de l’équipement et des domaines.
Le ministre de la Justice avait piqué une colère noire, la semaine dernière, quand il a appris que certains responsables proches du PJD prenaient des décisions sans le consulter. «Ces mêmes fonctionnaires auraient une part de responsabilité dans les dysfonctionnements que connaissent plusieurs projets dont la réalisation traine ou ils ont été définitivement arrêtés.
Le ministre avait auparavant lancé une bombe politique devant le parlement quand il avait évoqué des soupçons de corruption dans les marchés relatifs à la construction des tribunaux. Il a alors déclaré qu’il a ouvert une enquête sur ce sujet et qu’il soumettrait les dossiers au parquet général pour déclencher des poursuites judiciaires.
Le quotidien Al Akhbar rapporte qu’Abdellatif Ouahbi avait révélé que certaines sociétés s’adjugeaient des marchés sans réaliser les travaux qui leur ont été confiés. C’est d’autant plus surprenant, ajoute-t-il, que les actionnaires de ces sociétés réussissent à obtenir d’autres marchés du ministère via d’autres entreprises où ils sont aussi associés. Le ministre a, aussi, évoqué des entreprises qui décrochaient des marchés mais s’empressaient de déclarer faillite après avoir encaissé d’importantes sommes d’argent sans avoir réalisé les travaux.
Selon Ouahbi, ces pratiques relèvent des crimes financiers car ces sociétés fournissent des données erronées. Et le ministre de préciser que depuis 2014 près de 3 milliards de dirhams ont été déboursés dans le cadre de marchés de construction des tribunaux qui connaissent toujours des difficultés.
Il faut rappeler que l’inspection générale du ministère de la justice avait effectué un audit sur les projets et les chantiers en difficulté. Auparavant la cour des comptes avait enregistré des dysfonctionnements dans les marchés du ministère de la justice qui ont coûté des dizaines de millions de dirhams aux contribuables.