L’opposition, en particulier le Mouvement populaire (MP), appelle à la tenue d’une session extraordinaire au Parlement en septembre prochain, afin de s’attaquer à des sujets jugés urgents, comme la crise actuelle, la charte d’investissement et la réforme du système de Santé. Tout ceci afin de permettre au Parlement de se consacrer durant le mois d’octobre au projet de loi de finances 2023 (PLF 2023).
C’est ce que rapporte Assabah dans son édition du vendredi 12 août. Le quotidien écrit dans ce sens que le groupe parlementaire du Mouvement populaire à la chambre des Représentants a adressé une missive au gouvernement à ce sujet, dans laquelle il souligne aussi la nécessité de prendre en compte les dernières recommandations de Bank Al-Maghrib, du Haut-commissariat au Plan, de la Cour des comptes ainsi que celles contenues dans la loi réformant la fiscalité dans l’élaboration du projet de budget de l’année prochaine.
Profitant de l’occasion, le parti de l’Epi n’a pas hésité à critiquer la lettre de cadrage du PLF 2023, rendue publique cette semaine. D’après le journal, le parti qualifie ce cadrage de semblable à ses précédents, n’apportant malheureusement pas ce changement d’approche qui favoriserait les résultats et la consolidation des chantiers stratégiques au lieu de se contenter d’un simple calcul comptable.
Toujours selon Assabah, le groupe parlementaire du MP s’est particulièrement attaqué sur la posture de «cavalier seul» adoptée par le gouvernement dans l’élaboration de ce budget plutôt qu'une approche participative incluant l’ensemble des acteurs politiques, économiques et sociaux. A ce propos, le MP considère que rien n'empêche le gouvernement d’être plus ouvert aux autres parties prenantes, y compris l’opposition, rappelant que le PLF n’est pas qu'un document comptable, mais plutôt une «boussole» politique qui permet de définir les priorités sociales et économiques.
Sur un autre registre, la lettre du MP à l'Exécutif critique aussi la fuite en avant du gouvernement pour éviter de parler d’un budget «d’austérité», une qualification remplacée dans la lettre de cadrage par des termes moins inquiétants comme «la rationalisation» des dépenses.
Dans le même document dont se fait écho Assabah, des critiques sont également portées sur l’absence de mentions consacrées aux grands projets structurants que le pays mène depuis plusieurs années, tout en se contentant de rappeler les dernières orientations royales concernant des domaines comme la couverture sociale.
C’est dire que le groupe parlementaire du MP, qui fait partie de l’opposition, n’est vraiment pas tendre avec l’Exécutif et ne compte certainement pas l’être dans le cadre des discussions du projet de loi de finances 2023. Et il en donne aujourd’hui les prémices, plus de deux mois avant l’échéance légale pour le dépôt du texte au niveau du Parlement.