Le Mouvement populaire se met définitivement dans la peau de l’opposition. Le parti, qui était l'un des piliers des derniers gouvernements et ne fait pas partie de l’actuelle majorité, s’en prend aujourd’hui aux trois partis qui forment l’actuel Exécutif, à savoir le RNI, le PAM et l’Istiqlal.
Dans son édition du mercredi 8 décembre, Assabah s’intéresse à la dernière sortie de Mohand Laenser, secrétaire général du Mouvement populaire, lors d’une rencontre d’encadrement avec les nouveaux parlementaires de son parti. Il y a ainsi clairement prévenu contre l’hégémonisme de l’actuelle majorité, qui se fait déjà ressentir au niveau des décisions que prend le gouvernement. Des décisions qui ne font souvent pas l’unanimité.
D’après la même source, le SG du parti de l’Epi a comparé la période politique que vit actuellement le Maroc avec celle qui a prévalu au lendemain de l’indépendance avec un parti unique. Les trois formations de la majorité sont donc pointées du doigt par leur alignement, qui les assimile à un seul parti. Or, pour Mohand Laenser, les défis que doit relever aujourd’hui le pays nécessitent la mobilisation de l’ensemble de ses forces vives et une priorité donnée à l’intérêt national qui doit primer sur les intérêts des formations politiques.
Pour l’ancien ministre, les parlementaires de son parti peuvent jouer ce rôle, à condition d’accorder l’attention qu’il faut à leur propre formation. Dans ce sens, le secrétaire général a lancé un appel on ne peut plus clair aux députés et conseillers du MP: le parti doit jouer pleinement son rôle dans l’opposition, et non se contenter d'être une opposition qui dit «non», allusion faite aux critiques arbitraires faites au travail du gouvernement. Pour lui, les parlementaires du parti doivent être armés d’un discours crédible et se positionner comme une force de propositions, particulièrement quand ils s’opposent à un projet ou un texte qui leur est soumis.
A propos des attaques envers le gouvernement, Mohamed Ouzzine, un des leaders du MP et également ancien ministre, s’est montré très critique envers l’Exécutif. Pour lui, il fait preuve d’hésitation et de manque de cohérence dans les décisions qu’il prend, ajoutant que toute décision prise dans la précipitation peut avoir de graves conséquences.
L’ancien ministre n’a pas manqué l’occasion de remettre le dossier du plafonnement de l’âge du recrutement des enseignants sur la table. Comme le rapporte Assabah, cette décision est, selon Mohamed Ouzzine, discriminatoire envers des milliers de diplômés, sachant que le gouvernement continue de traîner en parallèle le problème des enseignants contractuels.