Le nouveau Commandant de la Minurso, ex-Inspecteur du Frontier Corps pakistanais, a pris ses fonctions hier au quartier général de la mission onusienne à Laâyoune, apprend Le360 auprès des autorités locales.
Azam Tayyab, ex-directeur adjoint des Services de renseignements pakistanais, a été désigné nouveau Commandant de la Minurso en début septembre dernier, en remplacement du Général indonésien Imam Edy Mulyono.
La nomination de ce haut galonné pakistanais intervient alors que la Minurso est confrontée, de part et d’autre de la frontière, à de nombreuses difficultés.
Du côté de Tindouf, le Polisario avait menacé de cesser toute forme de collaboration avec les casques bleus, en réaction au rejet par le Conseil de sécurité, dans sa résolution 2218, fin avril dernier, de la revendication algéro-séparatiste d’élargissement du mandat de la Minurso au monitoring des droits de l’Homme.
Comme le rapportait Le360 dans son édition du 30 avril 2015, "des éléments armés du Polisario avaient cloué au sol, au lendemain de l’adoption de cette résolution, un hélicoptère des casques bleus sur la piste d’atterrissage de Tindouf, interdisant à son équipage de descendre".
Fait inédit, les casques bleus, chargés du maintien de la paix et de la surveillance de l’accord du cessez-le-feu, se sont vu dans «l’obligation de produire des documents de voyage, dont les passeports», avaient indiqué nos sources, précisant que «c’est la première fois, depuis la signature de l’accord de cessez-le-feu, 12 octobre 1991, que les soldats de la Minurso se voient obligés de présenter de tels documents».
De ce côté-ci, le nouveau Commandant de la Minurso est appelé à remettre de l’ordre dans son QG à Laâyoune en imposant la discipline à certains casques bleus qui, faut-il le préciser, sont tenus par une obligation de neutralité et de réserve.
D’après nos sources, «les agissements de deux casques bleus égyptiens s’inscrivent en faux contre la mission de maintien de la paix et de surveillance de l’accord de cessez-le-feu». En cause, leur «partialité» dans le conflit qui rappelle, curieusement, celle de leur prédécesseur, un certain Hani Mustapha, officier égyptien renvoyé en 2013 après la mise en ligne, sur Youtube, d’une vidéo le montrant en train de rameuter des jeunes séparatistes contre les autorités locales.