Le Parti authenticité et modernité (PAM) sera appelé à négocier, ce dimanche, un virage politique hautement décisif pour son avenir et son positionnement dans le paysage politique national. En effet, cette session du conseil national, qui réunira 1097 membres du parti, s’annonce houleuse.
Les uns et les autres s’opposent sur l’ordre du jour, et notamment le point concernant la démission d’Ilyas El Omari. Certains leaders attendent ce rendez-vous pour tourner définitivement la page El Omari et annoncer le nouveau baptême politique du parti. Au contraire, d’autres tablent sur cette même session pour forcer un retour du démissionnaire aux commandes du parti, justifiant cette approche par la volonté de préserver l’unité du groupe. Ce clan espère pouvoir soumettre au vote du conseil national la démission de l’ancien secrétaire général et obtenir un résultat en faveur de leur proposition.
Lire aussi : Vidéo. Graves scènes de violences à la mairie de Rabat entre élus du PAM et du PJD
Cette option est cependant écartée par la présidente du conseil national, Fatima-Zahra Mansouri. Dans une déclaration au quotidien Akhbar Al Youm du week-end des 21 et 22 octobre, l’ancienne maire de Marrakech a déclaré que la démission serait débattue par le conseil national sans la soumettre au vote. C’est dire que le sort de l’ex-secrétaire général du PAM est définitivement scellé. C’est d’ailleurs l’option soutenue par Abdellatif Ouahbi, qui avait déclaré au quotidien «qu’il n’y a pas d’avenir pour le PAM si la page d’Ilyas El Omari n’est pas complètement tournée». La même position est partagée par l’ancien secrétaire général du parti, Hassan Benadi: «La carte d’El Omari est grillée», rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du week-end.
Le quotidien, qui revient sur les étapes de la création de cette formation politique, s’est fait l’écho des avis des différents clans au sein du PAM, qui laissent entendre que le parti du tracteur est à la croisée des chemins. C’est le moment de faire un choix politique. «Une fin à l’amiable ou un exorde catastrophique?», s’interroge le journal. En attendant le dénouement de cette crise lors des assises du parti, qui s’annoncent houleuses, le quotidien estime que le bouleversement qui secoue actuellement le PAM est symptomatique de la crise que traverse le paysage politique national.