Le PAM signe une rentrée parlementaire spectaculaire. A deux semaines de l’ouverture de la deuxième année législative, le premier parti de l’opposition décide ainsi de convoquer tout le gouvernement devant le Parlement. Le PAM, rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du jeudi 28 septembre, exige un débat autour du bilan des 120 premiers jours du gouvernement au sein de l’hémicycle.
Le parti ne s’est évidemment pas directement adressé à l’Exécutif. Son groupe parlementaire à la première Chambre, fort de ses 102 députés, a, en effet, saisi les présidents des commissions parlementaires permanentes qui ont convoqué, à leur tour, les ministres. Chaque commission a donc été invitée à convoquer les ministres chargés des secteurs qu’elle supervise.
Le PAM a ainsi adressé des missives à la Commission des secteurs productifs, des infrastructures, de l’énergie et de l’environnement, à celle de l’Intérieur, des collectivités locales, de l’urbanisme et de la politique de la ville, celle des Finances et du développement économique, celle de la Justice de la législation et des droits de l’Homme, celle des Affaires étrangères, de la défense nationale, des affaires islamiques et des MRE et celle de l’Enseignement, de la culture et de la communication.
L'initiative de ces parlementaires intervient suite au rejet, par le Bureau politique du PAM, du bilan d’étape du gouvernement, qualifié de «déclarations d’intentions» sans consistance, le gouvernement pratiquant une politique qui débouche inexorablement sur des déséquilibres économiques et une aggravation des disparités sociales.
Pour sa part, affirme le journal, la majorité parlementaire estime que l’initiative du PAM ne s’appuie sur aucune disposition constitutionnelle. C’est, certes, une coutume dans certaines démocraties, mais la Constitution marocaine n’oblige pas le gouvernement à débattre de son bilan d’étape devant le Parlement.
Cela dit, affirme la même source, les bilans sectoriels peuvent bien être débattus en commission, lors des nombreuses rencontres avec les ministres concernés. Mais il ne saurait être question de reddition de comptes, d’autant que le gouvernement El Othmani est très jeune.