Dans le cadre des consultations sur les décisions à prendre en prévision de la levée du confinement puis de l’état d’urgence sanitaire, le PAM a adressé un mémorandum à la primature. Intitulé «Programme national pour un envol économique et social rapide», le document du PAM appelle à identifier d’abord les moyens financiers de l’Etat et à ne dépenser du budget de fonctionnement que l’argent strictement nécessaire à la gestion, sans jamais toucher au poste budgétaire consacré à l’investissement, car c’est sur ce budget que repose toute relance économique et financière future.
Dans ce même document, dont le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du 17 juin, avoir reçu une copie, le PAM exige la mise en place de nouveaux instruments de contrôle très stricts sur la gestion des finances publiques, surtout, ajoute-t-il, au cas où le gouvernement serait obligé de recourir à l’endettement pour combler un déficit. En effet, selon le PAM, l'endettement ne doit en aucun servir à couvrir les dépenses de fonctionnement.
Par ailleurs, parmi les mesures que le PAM estime nécessaires pour «la garantie de l’indépendance économique», figure la réduction des exportations, ou plus exactement leur rationalisation par l'importation des seuls produits qui seront transformés dans les usines locales.
De même, les marchés publics doivent être ouverts en priorité sur les petites et moyennes entreprises marocaines, alors que les plus grosses boîtes doivent être aidées pour soumissionner dans des marchés internationaux, sans oublier le coup de pouce fiscal, voire une amnistie, au profit de ces entreprises.
Tout en exigeant de renforcer la fiscalité sur les gros salaires des secteurs public et privé, le PAM prône la réduction immédiate des salaires des hauts fonctionnaires de l’Etat et la suppression de toutes les allocations versées aux ministres et parlementaires.
Le mémorandum du PAM conclut sur une note pessimiste et prédit que l’impact de la crise sanitaire va durablement marquer l’économie marocaine et aggraver la précarité de certaines catégories sociales.