Le PAM a exprimé, mardi soir, son "refus catégorique" de participer au gouvernement si Abdelilah Benkirane venait à lui faire cette proposition dans le but de former une nouvelle coalition gouvernementale après que l’Istiqlal ait claqué la porte de l'Exécutif dirigé par le PJD. Le chef du gouvernement "va perdre son temps, nous lui disons d’ores et déjà que nous rejetons catégoriquement toute participation au gouvernement" après le retrait de l’Istiqlal, a assuré Abdelhakim Benchammas lors du forum de l’agence de presse MAP.
Abdelilah Benkirane a décidé d’ouvrir prochainement des consultations avec les partis politiques, en particulier le RNI, en vue de former une majorité, a annoncé samedi le Secrétariat général (bureau politique) du PJD. "Oui pour le dialogue et la concertation avec M. Benkirane sur d’autres sujets, d’autres problèmes mais pas de participation", a-t-il martelé après avoir critiqué sévèrement "l’action inerte" de son gouvernement.
"Les gens sont désespérés"
"Les gens sont déçus et désespérés" après tant de promesses faites notamment le "fameux taux de 7% de croissance pomis". "Le PJD a vendu un programme électoral plein d’illusions», a-t-il poursuivi. Abdelhakim Benchammas a énuméré quatre principales défaillances de ce gouvernement à savoir "l’endettement du pays qui s’aggrave (60% du PIB, selon lui), la détérioration du déficit budgétaire à 8% d’ici la fin de l’année ainsi que la mise en œuvre d’un modèle de développement ancien dont il faut revoir les fondements". Le responsable a aussi évoqué la "lenteur dans la réalisation des réformes et des chantiers" allant jusqu’à dire "qu’il n’y en a pas du tout".
Selon le porte-parole, le PAM "est prêt pour aller aux élections anticipées". "Le PJD fait la de la surenchère en agitant l’épouvantail des élections anticipées, a-t-il estimé. Répondant à une question de Le360 , Benchammas a balayé d’un revers de la main les accusations de certains membres du PJD selon lesquelles la formation islamiste est victime d’une "campagne de déstabilisation". "Ce parti se délecte avec ce genre de propos irrationnels. Que (M. Benkirane) dise avec précision la partie qu’il vise", selon le porte-parole du PAM, accusant les dirigeants du PJD de "diaboliser l’opposition". "Notre principal rôle, c’est de contrôler l’exécutif", a-t-il affirmé. Benchammas a en outre regretté le "gel" de la constitution, le comportement « hégémonique » du chef du gouvernement et la lenteur constatée dans la "consolidation du processus démocratique". "Ce gouvernement vit isolé par rapport au vécu de la société", a conclu Benchammas.