Tous les moyens sont bons dans la guerre de positions que se livrent le RNI et le PAM. Le parti de la colombe cherche à renforcer son poids sur la scène politique en attirant les notables du PAM en prévision des élections législatives de 2021. De son côté, le parti du tracteur cherche à profiter des erreurs de son adversaire dans sa quête de la suprématie en utilisant à son profit la rupture opérationnelle entre le RNI et l’UC.
Selon certaines sources, des réunions entre le parti du cheval et le PAM ont eu lieu dans plusieurs régions et provinces dans le but de former une entente lors des prochaines échéances. Des dirigeants de l’UC estiment que leur parti a besoin d’un «allié honnête » après avoir été berné par le RNI. D’autant qu’il s’est avéré que le parti des Indépendants cherche à attirer les notables de l’UC pour renforcer ses capacités électorales. Par contre, le PAM a donné des garanties à l’UC pour ne drainer dans son camps «aucune figure électorale UCéiste». Mieux encore, affirme un dirigeant du PAM: «Notre parti a assuré les dirigeants de l’UC qu’il est prêt à les soutenir et augmenter leur chance pour gagner plus de sièges aux élections législatives.
Le quotidien Akhbar Al Youm rappelle, dans son édition du lundi 4 mars, que l’UC n’a pas cessé, depuis 20 ans, de perdre de son aura en demeurant en dehors des gouvernements successifs. Il est vrai que son alliance avec le RNI a permis à certains de ses dirigeants de participer au deuxième gouvernement du PJD. Mais les dirigeants du parti de la colombe ont continué à se comporter avec leurs homologues de l’UC comme «les grands frères» dominant et réduisant, par conséquent, leur influence. Le PAM a profité de l’exaspération des dirigeants de l’UC pour leur proposer une alliance et du coup rendre la pareille au RNI qui essaye de débaucher leurs grands élus. Le parti d’Akhnnouch a, en effet, profité de la faiblesse organisationnelle du PAM après les élections de 2016 pour essayer de le priver de ses meilleurs élus.
La guerre ne fait que commencer entre ces deux partis qui étaient pourtant des alliés jusqu’à il y a peu. Le PAM compte beaucoup sur les capacités du nouvel homme fort, Mohamed El Hammouti, connu pour être un spécialiste dans le recrutement des grands candidats lors des élections. Il a, en effet, joué un mauvais tour au RNI dans son fief lors des élections de 2016. Depuis le départ d’Ilyass El Omari, El Hammouti a pris du galon au sein du parti qui lui a donné de larges prérogatives dans la gestion des élections.