La presse arabophone de ce lundi 7 octobre revient, dans son ensemble, sur la réunion du Comité central du Parti du progrès et du socialisme, tenue vendredi dernier, en vue de se prononcer sur le retrait du gouvernement, décidé mardi dernier par le bureau politique du parti du livre. Chaque quotidien y est allé de son angle d’observation.
Al Ahdath Al Maghribia, qui titre en ouverture et sur toute la largeur de sa Une «PPS: insultes et querelles au cours d’une réunion houleuse», rapporte que Nabil Benabdellah a présenté un long Rapport au Comité central de son parti, dans lequel il justifie les raisons qui ont poussé le PPS à quitter le navire gouvernemental. Parmi ces justifications, le journal cite la proposition d’un «petit ministère» qui ne « sied pas au poids et à la valeur du PPS». Dixit Benabdellah, qui a aussi critiqué le climat de campagne électorale avant l’haure, qui fait fait oublier aux membres du gouvernement leurs responsabilités du moment. 3plus les échéances approchent, et plus la fuite des responsabilités prend de l’ampleur».
Mais dès la prise de parole par les opposants au retrait, menés par le ministre de la Santé Anas Doukkali, les choses se sont envenimées, selon Al Akhbar, qui rapporte que, contrairement à Nabil Benabdellah, Doukkali a été empêché de terminer son intervention écrite. En effet, les insultes et les chamailleries ont commencé à fuser de toutes parts, dénotant un soutien quasi majoritaire à l’option du retrait. Ce que confirmera d’ailleurs le vote massif en ce sens.
Un vote contesté par Anas Doukkali, qui a accusé, selon le quotidien Assabah, Nabil Benabdallah d’avoir truqué le vote en permettant à une dizaine de membres du Comité central suspendus de participer au scrutin. Il a même décidé de contester ce vote devant les tribunaux. Pour sa part, Abdelahad Fassi Fihri, l’autre ministre PPS sortant (Habitat), a déclaré à Assabah qu’il se pliait aux décisions prises par les instances de son parti, rappelant, dans la lignée de Nabil Benabdellah, que le retrait du gouvernement n’est pas une affaire de postes ministériels, mais surtout de prise en main des chantiers dans le cadre d’une vision politique claire.
Pour sa part, le quotidien Al Massae, qui consacre tout un article au contenu du rapport de Nabil Benabdellah, laisse entendre que le «parlement du PPS a clairement avalisé le retrait du gouvernement El Othmani à une majorité écrasante». Un vote que livre numériquement Akhbar Al Yaoum qui précise que, sur les 274 membres du Comité central du PPS, 234 ont voté pour le retrait, 34 contre et 6 se sont abstenus, dont Said Fekkak, qui fait pourtant partie du clan d’Anas Doukkali. D’ailleurs, ajoute le quotidien, Ahmed Zaki, ancien patron de la presse du parti (2000-2009) qui a présidé la réunion du vendredi, a décidé de mettre fin aux débats après la «monotonie» constatée suite à une cinquantaine d’interventions soutenant dans leur ensemble le retrait du gouvernement.
Une page du livre vient donc de se tourner, avec un PPS qui risque de connaître une nouvelle traversée du désert au sein de l’opposition, même si Benabdellah a assuré ses camarades que le parti reviendra bientôt aux affaires. Reste à savoir comment.