L’hostilité envers le Maroc est une doctrine ancrée dans l’esprit des dirigeants du régime militaire algérien pour des raisons historiques, stratégiques voire idéologiques. C’est ce qu’étaye avec une argumentation irréfutable le professeur de droit international, Mohamed Nachtaoui, dans une interview accordée à l’hebdomadaire Al Watan dans sa dernière livraison.
Il faut rappeler, dit-il, que la guerre des sables de 1963 a dévoilé toute la haine que vouent les dirigeants algériens au Maroc. Pourtant, poursuit-il, les Algériens ont amplement profité de la main tendue du royaume, à tel point que des redevances et des impôts ont été imposés aux Marocains pour financer le mouvement de libération en Algérie colonisée alors par la France. Mais dès que l’Algérie est devenue indépendante, ses dirigeants ont renié leurs engagements envers le royaume notamment dans le retraçage des frontières de l’Est héritées du colonialisme.
Une volte-face, précise le politologue, qui a sidéré leurs homologues marocains du mouvement national qui ne s’attendaient pas à une telle ingratitude, voire à ce reniement de l’histoire. Mais faut-il s’en étonner, poursuit l’interviewé, quand tout le monde sait que l’Algérie est un Etat qui n’a pas d'histoire et qui a été créé par le colonialisme français qui lui a donné le nom d’une ancienne province de l’empire ottoman. C’est cette crise identitaire, précise Nachtaoui, qui a nourri chez les dirigeants algériens cette rancune viscérale envers l’Etat marocain, considéré comme l’une des plus vieilles monarchies du monde.
Ceci étant, ajoute le politologue, et malgré l’effondrement du bloc communiste et le changement opéré au sein du système socialiste, les dirigeants algériens sont restés figés dans le temps. Du coup, le régime vert kaki a transformé la guerre froide en une guerre acharnée contre le Maroc, que ce soit sur le plan militaire, diplomatique ou médiatique.
Al Watan Hebdo rapporte que le professeur Mohamed Nachtaoui considère que le peuple algérien a le droit de demander des comptes à ses dirigeants qui ont fait du soutien au polisario une cause nationale. Ce faisant, ajoute-t-il, le régime militaire a dépensé des dizaines de milliards de dollars pour une entité fantoche, au moment où le peuple algérien vit dans la précarité et manque de tout. Autant dire, poursuit-il, que cette classe dirigeante devrait révéler à son peuple le montant de cette lourde facture (34 milliards de dollars et plus) qu’elle a consacrée à une cause perdue. Car, précise le professeur de droit, l’Algérie a échoué sur tous les plans puisque le droit international donne raison au Maroc via le soutien du conseil de sécurité au plan d’autonomie prôné par le roi Mohammed VI.
Un soutien qui a été suivi par la communauté internationale, la plupart des pays ayant retiré leur reconnaissance à cette entité fictive alors que les Etats-Unis ont reconnu la marocanité du Sahara. Il faut, propose le même intervenant, profiter de ces succès diplomatiques pour promouvoir la reconnaissance de la marocanité du Sahara auprès des grandes puissances et notamment dans les pays européens. En parallèle, poursuit-il, il faut poursuivre le développement économique des provinces du sud et accélérer la mise en œuvre du nouveau modèle de développement, dont l’enveloppe budgétaire est évaluée à 77 milliards de dirhams.
D’autant plus, précise le politologue, que le projet d’investissement des Américains ainsi que l’ouverture des consulats à Laâyoune et Dakhla devront faire du Sahara marocain une plateforme d’investissement vers l’Afrique subsaharienne. C’est une opportunité, souligne-t-il, qu’il ne faut pas rater quand on sait que la région du Sahel pullule de mouvements djihadistes profitant de la faiblesse, aussi bien politique que sécuritaire, de certains pays de la région. Autant dire que le choix du développement économique prôné dans les provinces du sud par le roi Mohammed VI est à même de booster le partenariat nord-sud (USA, UE, Afrique) et sud-sud (Maroc-Afrique) dans le cadre de la stratégie gagnant-gagnant.