Dans une rétrospective sur l’année politique 2021 qui s’achève, le quotidien Al Massae du vendredi 31 décembre a consacré un dossier à la bérézina électorale qui a renvoyé les islamistes du PJD du gouvernement, après l’avoir dirigé durant deux mandats successifs.
De premier parti consacré par les élections de 2011 et celles de 2016, le PJD a non seulement dégringolé à la 8e place lors des échéances du 7 septembre 2021, mais il n’a même pas réussi à constituer un groupe parlementaire au sein du législatif où il était numériquement en tête durant les dix dernières années.
Et comme il fallait s’y attendre, l’ancien chef du gouvernement et du parti, Saâd-Eddine El Othmani, a été obligé, lui et tous les membres du secrétariat national du PJD, de remettre leur tablier pour céder la place à un nouveau directoire dirigé par le revenant Abdellah Benkirane.
Selon Al Massae, le séisme électoral qui a réduit le PJD à une portion congrue était prévisible. D’une part, Saâd-Eddine El Othmani s’est mis à dos les bases de son parti qui refusaient la reprise des relations entre le Maroc et l’Etat d’Israël. Or, El Othmani a été le signataire du document officialisant la reprise de ces relations, explique Al Massae.
D’autre part, ajoute le quotidien, le PJD s’est isolé au sein de l’échiquier politique en étant le seul parti ayant refusé l’adoption du nouveau quotient électoral basé sur le nombre d’inscrits sur les listes électorales et non plus sur le nombre de votants, et ce sans parler de la légalisation de l’usage du cannabis. Tous ces dossiers ont créé une forte scission dans les rangs du PJD et ont rendu tout à fait prévisible, puis compréhensible, sa débâcle électorale de septembre dernier.
Qu’en sera-t-il donc du PJD, avec sa reprise en main par son ancien patron et ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane? Pour Al Massae, ce retour pose de nombreuses questions, et particulièrement celle relative au nouvel habit du chef du PJD, qui coulait une retraite dorée, et qui promeut une opposition responsable et constructive, alors que tout récemment encore, ce polémiste notoire, brandissait la menace d’une opposition farouche et implacable contre des partis et leurs chefs qu’il traitait de tous les noms de prédateurs et bestioles venimeuses.