Le Parti de la justice et du développement (PJD) qui a finalement fait mieux que de tirer son épingle du jeu, se place, désormais, en position de force à un an des prochaines législatives.
Selon des résultats des élections communales et régionales communiqués ce samedi par le ministre de l'Intérieur, il a pris la troisième place du podium avec 5021 sièges (15,94 %), derrière le Parti de l'Istiqlal (PI) avec 5106 sièges (16,22 %) et le Parti authenticité et modernité (PAM) qui caracole en tête avec 6655 sièges (21,12 %).
"L'expérience du Parti de la justice et du développement dans la gestion communale et ses actions gouvernementales expliquent les résultats positifs qu'il a réalisés", a indiqué son secrétaire général, Abdelilah Benkirane, ajoutant que "le progrès réalisé s'explique par l'intégrité et l'honnêteté de ses candidats et leur persévérance au service de l'intérêt de la nation".
La nouvelle assise locale se dessinera si le PJD parvient à conclure à son avantage les incontournables accords nécessaires à la constitution des bureaux des différentes communes et régions du Royaume. Ce qui ne sera pas de tout repos, vu le refus du PAM et de l’Istiqlal de lui tendre la main. Ce qui pourrait donc permettre à la formation de Benkirane d'aborder en bonne posture la ligne droite menant au prochain scrutin législatif, prévu pour l’année prochaine.
Grâce au jeu d'alliances qu'il a construit avec les trois autres partis de la majorité, il espère néanmoins continuer à régner à l’issue de celui-ci, en évinçant ses deux principaux opposants (PAM et PI).
Avec le temps, l’actuelle majorité a, en effet, montré des signes de cohésion à travers l’élection, à une écrasante majorité, du candidat de la coalition gouvernementale à la présidence de la première Chambre, le vote relativement facile des lois des finances et la finalisation de certaines réformes douloureuses. L’exécutif mené par le PJD n’aurait pu fonctionner sans un soutien fort de ses alliés. Un soutien qui pourrait se manifester, de nouveau, lors des prochaines batailles pour l’élection des présidences des bureaux des collectivités territoriales (communes et régions).
La partie n'est certes pas gagnée. Néanmoins, grâce à la logique arithmétique, le PJD devrait être en mesure de diriger au moins trois des quatre régions les plus importantes du Maroc ; en l’occurrence Fès, Casablanca et Rabat qui comptent 15,5 millions d'habitants, soit presque la moitié de la population du royaume, et plus de 40% du PIB national.
Est-ce pour cette raison que Abdelali Hamieddine, vice-président du Conseil national du PJD, est allé vite en besogne en affirmant à l’AFP qu’"il y a une grande ressemblance entre les élections régionales et les législatives et nous pensons que cette victoire va renforcer notre position".
De fait, le PJD, qui a triplé son score électoral en six ans, est passé des timides 5.5 % glanés durant les communales de 2009 à 15,94% en 2015, se permettant même le luxe de caracoler en tête de certaines localités ; voire même d'investir les bastions les plus inexpugnables de beaucoup de ses rivaux.
Un an avant de remettre son mandat en jeu, Abdelilah Benkirane qui a été propulsé à la tête de l’Exécutif en 2011, après le Printemps arabe, cherchera donc, coûte que coûte, à rempiler.
Ayant réussi la gageure d’éviter que l'usure du pouvoir n’érode les rangs de son parti, comme en attestent les résultats du dernier scrutin, il ne manquera donc pas d’envisager les prochaines législatives avec optimisme malgré la ténacité de ses principaux rivaux que sont le PAM et le PI.