La fameuse place Jamaa El Fna à Marrakech offre un spectacle à la fois inédit et désolant. Plus de 400 «artistes», conteurs, charmeurs de serpents, femmes tatoueuses au henné l’ont désertée en raison de l’état d’urgence sanitaire et faute de touristes, et donc de revenus. Ils vivent désormais dans la précarité. Une situation que cette célèbre place n’a jamais connue auparavant, commente le quotidien Assabah dans sa livraison du week-end des 6 et 7 juin.
Cette situation a fini par être soulevée au Parlement. Et plus précisément à la Chambre des conseillers. C’est le groupe parlementaire du PJD qui a évoqué le cas de ces artistes dans le cadre d’une question écrite adressée au jeune ministre de la Culture, Othmane El Ferdaous. Les parlementaires du PJD ont ainsi interpellé le ministre sur la situation socio-économique de ces articles qui ne disposent ni de couverture sociale ni d’assurance maladie.
Ce faisant, les élus du parti islamiste voudraient savoir si le ministère de la Culture pense mettre en place des dispositions pour aider ces personnes. Plus encore, ils souhaitent également savoir si le ministère dispose d’un projet culturel alternatif spécifique, leur offrant une protection sociale et leur permettant de se tirer de cette situation précaire.
Il faut dire, note le quotidien, que ces artistes ne sont pas complètement oubliés. Ils restent tout de même éligibles, comme les catégories de citoyens qui se trouvent dans leur situation, aux aides directes servies par l’Etat. En même temps, poursuit le quotidien, les associations de la société civile ont eu un geste envers certains d’entre eux. Des aides ont ainsi été distribuées dans ce sens, à titre individuel, à plusieurs artistes. Leur représentant affirme qu’il s’agit d’un groupe de 50 personnes, entre conteurs, animateurs des «halqas» et membres des groupes artistiques de la fameuse «Dakka marrakchia».
Par ailleurs, relève le quotidien, outre les artistes populaires, cette place, inscrite comme patrimoine culturel immatériel depuis 2008 et au patrimoine mondial depuis 1985 par l'UNESCO, fait vivre un nombre important de citoyens qui y exercent des activités diverses, notamment la restauration de rue.