Le 9e congrès du PJD est prévu normalement en décembre 2021. Les choses semblent sur le point de changer après que des jeunes du parti aient demandé, vendredi, à la présidence du Conseil national, dirigée par Driss El Azami, et au secrétariat général de convoquer des sessions extraordinaires du Conseil national et du congrès, deux instances stratégiques au sein desquelles se trace la feuille de route du parti islamiste.
En effet, selon un communiqué conjoint, la demande relative à la tenue des plus importantes structures du parti a été acceptée. Vu la lourdeur des préparatifs que cela nécessite, une commission interne du parti a été chargée de suivre les deux dossiers.
Néanmoins, la requête des jeunes du PJD, notamment des adeptes d'Abdelilah Benkirane, semble difficile à satisfaire à plusieurs titres.
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Pour que le congrès du parti puisse se tenir, il faut recueillir les deux tiers des voix du Conseil national. Ces jeunes ont-ils la capacité de réunir ces voix? Rien n’est moins sûr.
Interrogé par Le360, un haut responsable du parti indique que ces jeunes expriment surtout une frustration qu'ils ressentent vis-à-vis de plusieurs points, notamment concernant le départ de Benkirane de la scène politique. «Sur le plan interne, au PJD, il n' a pas de problème, mais des groupes de jeunes éprouvent le besoin d'exprimer leurs doléances», a indiqué ce haut responsable sous couvert de l'anonymat.
A la question de savoir quelles seraient les dates de la tenue des sessions extraordinaires, cette source estime qu'elles n'auront pas lieu avant la fin de 2020. «Nous ne pouvons pas tenir ces réunions alors que le pays vit sous l'état d'urgence sanitaire», a-t-il fait valoir.
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Face à la requête des jeunes, de réunir les deux instances, la direction du PJD a adopté une position intelligente, celle de dire à ces jeunes «on accepte votre demande, on va vous écouter». Mais on peut se demander si à travers cette position, la direction du parti ne cherche pas à calmer les esprits alors que la grogne bat son plein.