Une semaine après l’audience royale qui lui a été accordée, le ministre de l’Agriculture, Aziz Akhannouch, est la cible de critiques sans précédent de la part du PJD. D’après Al Akhbar qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 27 et 28 octobre, le PJD met en effet ouvertement en doute les programmes du Plan Maroc vert (PMV).
Dans les faits, explique le journal, le chef du groupe parlementaire du PJD à la première Chambre a profité de la réunion de la présentation du projet de loi de Finances de 2019 devant la commission des finances, jeudi dernier, pour adresser de vives critiques au PMV. L’ancien ministre délégué au Budget sous le gouvernement Benkirane, devenu chef du groupe parlementaire du parti islamiste, est même allé jusqu’à appeler à auditer ce programme. Driss El Azami a, par ailleurs, critiqué la manière avec laquelle ont été menés les différents projets et programmes d’agriculture financés dans le cadre du PMV.
Ces critiques ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Répondant du tac au tac, Taoufiq Kamil, chef de groupe parlementaire RNI-UC, a affirmé qu’on ne pouvait pas attendre mieux de lui. «Les déclarations d’El Azami ne m’ont pas surpris. Il est l’ennemi de l’agriculture et du monde rural. De plus, au lieu de reconnaître les réalisations importantes qui ont été faites dans le domaine de l’agriculture grâce notamment au Plan Maroc vert qui est, de l’avis de tout le monde, l’un des programmes sectoriels les plus réussis, il commence à l’attaquer à tort et à travers», a notamment affirmé le député RNI, cité par Al Akhbar.
Poussant le bouchon un peu plus loin, le chef du groupe parlementaire RNI-UC a précisé que l’ancien ministre délégué au Budget a des antécédents dans son acharnement contre l’agriculture puisqu’alors qu’il était au poste, au gouvernement Benkirane, il n’a pas hésité à réduire de 30% budget de l’agriculture en 2013. Il est également responsable, souligne Taoufiq Kamil, de la réaffectation de montants importants dans le budget du conseil provincial de Fès qui étaient destinés initialement au monde rural.
C’est donc pour cela, estime-t-il, que le groupe du RNI-UC ne s’est pas montré étonné face aux déclarations du chef du groupe parlementaire du parti islamiste. Quoi que, ajoute-t-il, elles demeurent mal placées, et ce au moment où le monde rural appelle justement à davantage d’efforts pour résorber les disparités spéciales. «C’est un défi dont le RNI est d’ailleurs conscient et qu’il s’engage à relever», a-t-il conclu.