Le Polisario défie la mise en garde lancée fin octobre dernier par le Conseil de sécurité dans sa résolution 2440, le sommant de ne pas retourner à la zone tampon et de ne transférer aucune structure administrative, et donc civile et militaire, dans le territoire du Sahara marocain. La visite de deux jours que vient d’entreprendre le soi-disant «ministre sahraoui de la défense», le dénommé Lahbib Abdallahi, dans la localité de Mijek, située à l’est du dispositif de défense marocain, constitue en effet un défi flagrant de l’injonction émise par l’instance décisive de l’ONU, et une violation inacceptable de l’accord de cessez-le-feu signé le 6 novembre 1991, sous l’égide des Nations unies.
Lire aussi : L'ONU chasse le Polisario de la zone tampon
Le «vizir» de la soldatesque du Polisario, qui est accompagné lors de cette visite d’une délégation de miliciens, voudrait apparemment procéder à «une visite d’inspection des unités» de la prétendue «armée sahraouie». Or, la temporalité de cette visite-provocation laisse penser que le front séparatiste cherche à «peser» lors des prochains pourparlers de Genève, en agitant l’épouvantail du retour à «la lutte armée» contre le Maroc.
Lire aussi : Exclusif. Des éléments du polisario assiègent un site de la Minurso à Mijek
Une vieille-nouvelle carte que le FP n’a eu de cesse d’arborer à l’approche de chaque nouvelle échéance politique, et à chaque fois qu’il a le dos au mur. Et ce n’est surtout pas la nouvelle résolution à charge adoptée, fin octobre dernier, qui dira le contraire.
Face à cette nouvelle manoeuvre, qui risque de plomber les discussions de Genève, le chef de la Minurso, représentant spécial du SG de l’ONU, le canadien Colin Stewart, doit réagir fermement, autant que l’Envoyé personnel d’Antonio Guterres, l’ancien président allemand Horst Köhler.
Le recours au chantage par le front séparatiste, soutenu par Alger, est inacceptable, surtout à l’approche de l’échéance de Genève, sur laquelle le Conseil de sécurité fonde de grands espoirs pour remettre les parties à la table des négociations, dont Alger, invitée à cette échéance à titre de «pays voisin» et non de «pays observateur», comme l’APS tente misérablement de le faire accroire.