L’ancien «ambassadeur» du Polisario à Alger est tout indiqué pour succéder à Mohamed Abdelaziz, décédé le 31 mai dernier dans une clinique de Rochester, Minnesota, aux Etats-Unis. Brahim Ghali, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été désigné comme «candidat du consensus» par le secrétariat national du front Polisario, lors d’une réunion de quatre heures tenue samedi dernier au siège de la présidence de la «RASD».
Mais c’est à Alger que les jeux sont faits. Les services algériens ont fait circuler ces derniers temps un document non authentifié établissant que feu Mohamed Abdelaziz avait proposé, dans un pseudo-testament, Brahim Ghali, ancien «ministre de la défense», pour lui succéder à la tête du mouvement séparatiste et de la «RASD».
Imposé par Alger, Brahim Ghali ne sera donc pas «élu» contrairement aux allégations de la machine de propagande algéro-séparatiste. Autant d’ailleurs que son prédécesseur Mohamed Abdelaziz, qui a battu des records de longévité à la tête du Polisario et de la «RASD» (quarante ans de pouvoir!).
Du coup, il n’y a pas eu à l’instant une seule annonce d’une quelconque candidature contre Brahim Ghali, connu pour sa proximité avec les milieux du renseignement militaire algérien et du palais El Mouradia. L’on pense particulièrement à Bachir Mustapha Sayed, frère du fondateur du Polisario El Ouali Sayed, tué en 1976 en Mauritanie dans un raid dirigé par les services algériens pour se débarrasser de ce leader qui gênait Alger pour son ouverture à un dialogue avec Rabat et son opposition à la tutelle algérienne.
Reste que Brahim Ghali est honni par la population de Tindouf, où il s'est forgé l'affligeante réputation de "serial-violeur" de femmes sahraouies, sans compter son passé sanguinaire et répressif du temps où il officiait en tant que "ministre de la défense". Il suffit pour s'en apercevoir de rappeler que l'ex-représentant du Polisario en Espagne a dû quitter Madrid en 2008 de peur d'être jugé par l'Audience nationale pour crimes contre l'humanité, suite à une plainte déposée par l'Association des portés disparus contre le Polisario.