Le Polisario ressort les tambours de guerre contre le Maroc. Le SG du front séparatiste, rappelez-vous, multiplie depuis la fête d’Al Adha les visites de «prospection» dans les «territoires libérés» évacués par les Forces armées royales dans le seul but de préserver l’accord de cessez-le-feu du 12 octobre 1991. Pendant ce temps, les lieutenants de Mohamed Abdelaziz n’en ratent pas une pour proférer des menaces hostiles au Maroc. «Une attitude délibérément belliqueuse qui tranche avec le discours victimaire adopté depuis des décennies par le front séparatiste», relève Al Massae dans son édition de ce jeudi 29 octobre.
Face à ce changement de ton, surgit la question: pourquoi le Polisario troque-t-il aujourd’hui les «larmes» contre les armes?
A cela, il y a semble-t-il une raison. «L’escalade verbale du Polisario coïncide avec le ballet maghrébin effectué par l’Envoyé personnel du secrétaire général du Polisario pour le Sahara, Christopher Ross», constate Al Massae en expliquant que cette escalade a un double objectif. Elle est, d’abord, destinée à la «consommation interne», le but étant de contenir la colère croissante au sein des camps contre la direction du Polisario, aujourd’hui plus que jamais disgraciée en raison de la corruption dont elle se rend coupable et de l’enlisement du processus politique pour une sortie au conflit plus que quarantenaire autour du Sahara.
Deuxième cible de cette escalade: l’Organisation des nations unies qui soumet le Polisario à des pressions pour retrouver le chemin de Manhasset et s’engager, sans conditions et en toute bonne foi, dans les négociations engagées en 2007 à New York, sur la base de l’Initiative marocaine pour octroyer un statut d’autonomie au Sahara.
Il est vrai que la menace du «retour aux armes» est usée, mais elle prend cette fois des allures dangereuses de provocation. En témoignent les dernières «aventures» de Mohamed Abdelaziz du côté des localités marocaines situées dans la zone tampon, en violation de l’accord de cessez-le-feu du 12 octobre 1991.