«Le front Polisario a renforcé sa présence militaire à proximité de la ceinture de sécurité, érigée par le Maroc dans les années quatre-vingt, en multipliant les réunions avec l’état-major de son armée», croit savoir Al Massae, en précisant, dans son édition de ce jeudi 5 mars, que ce mouvement de troupes intervient en représailles contre la tenue, à Dakhla, du Forum organisé par l’ONG internationale à vocation pacifiste et développementale, Crans Montana.
Autre précision apportée par nos confrères d’Al Massae, cet attroupement annoncerait le lancement, mardi 10 mars prochain, de nouvelles «manœuvres militaires» par le front Polisario, en perspective de la réunion «cruciale» du Conseil de sécurité, prévue le 30 avril, autour de la question saharienne.
Par la même occasion, la même source fait état de «relèvement de l’état d’alerte chez les troupes du front Polisario», alors que le chef de la chimérique RASD, Mohamed Abdelaziz, vient de présider une réunion qualifiée de «très importante» avec son "haut-commandement militaire".
Paraît-il, l’heure est grave. Circulez, il n’y a rien à voir. A part, -et c’est sûr-, cette nouvelle fanfaronnade a un air de déjà vu. D’une mise en scène à l’autre, la soldatesque de Mohamed Abdelaziz a fini par galvauder le sens et l’essence même d’une manœuvre militaire. L’on ne peut pas dire, du moins en fonction de ce que les stratèges des guerres savent, que le Polisario dispose des moyens humains et matériels pour organiser des manœuvres proprement dites militaires.
En voulez-vous des preuves, en voilà : Fin décembre 2014, le même Polisario claironnait sur tous les toits le lancement, tenez-vous bien, de «la plus grosse manœuvre militaire qu’il ait jamais organisée depuis l’entrée en vigueur de l’accord du cessez-le-feu, le 15 octobre 1991». Tout le monde était curieux de savoir à quel feu l’hurluberlu «ministre sahraoui de la défense», Mohamed Lamine Bouhali, devait se chauffer. Voilà ce que cela a donné : au-delà du défilé folklorique de la soi-disant «armée sahraouie», un étalage de véritables joujoux militaires hérités de la belle époque soviétique, dont ces vieux chars T55 et T62, tous deux de fabrication russe construits dans les années quarante !
Simple manœuvre politicienne!Hasard des circonstances, cette nouvelle démonstration de farce (lisez bien farce) intervient alors que l’édition 2015 de «l’African Lion», -annoncée par le Pentagone comme étant la plus grande manœuvre militaire jamais organisée en Afrique-, est en train de se dérouler dans la région d’Agadir. Entre celle-là et celle-ci, c’est évidemment le jour et la nuit.
Mais passons, car le «timing» de cette énième «manoeuvre» du Polisario ne saurait laisser indifférent. Admirons cet enjeu "politique" de ce que Al Massae appelle «une escalade militaire» : faire pression sur la communauté internationale, -le Conseil de sécurité, s’entend-, afin de la pousser à lâcher du lest et accepter l’élargissement du mandat de la Minurso au monitoring des droits de l’Homme. Comble de puérilité, c’est un peu la version caricaturale du fameux «Attrapez-moi ou je fais un malheur"!
«L’escalade militaire du Polisario intervient dans la foulée d’une campagne rageuse menée par l’Algérie et le Polisario afin d’entraver les préparatifs du Forum Crans Montana, prévue du 12 au 15 mars à Dakhla», explique Al Massae, en relevant les efforts déployés par Alger pour dissuader les pays désireux de participer à cette grand-messe qui sera dédiée à l’Afrique. Une agitation verbeuse que le Maroc, ainsi que les responsables de cette prestigieuse ONG, Crans Montana, continuent d’ignorer superbement puisqu’elle s’inscrit en porte-à-faux avec l’Histoire et insulte carrément l’avenir.Alger a beau jeu de rameuter, à fonds perdus, ses lobbies dans les quatre coins du monde, notamment en Europe, en vain. Le Forum Crans Montana se tiendra bel et bien à Dakhla. Et ce ne sont surtout pas ses pétards mouillés du Polisario qui vont l’empêcher de se tenir.