Dans son édition de ce lundi 29 avril, le quotidien Akhbar Al Yaoum rapporte que Driss Lachgar, premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (ISFP) et Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, viennent de soutenir à nouveau les appels à la modification de l’article 47 de la Constitution de 2011. Selon ce texte, «le roi nomme le chef du gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections des membres de la chambre des représentants…», même si ce parti ne dispose que d’une majorité relative.
Selon le quotidien, cet article oppose aujourd’hui, d’un côté, les tenants de la modification que sont l’USFP, le RNI et le PI, et les opposants à cette révision constitutionnelle, que sont le PPS et le PJD. Après s’être fortement chamaillés sur la répartition récente des postes au sein du nouveau bureau de la Chambre des représentants, ces deux derniers partis se réunissent à nouveau sous prétexte de défendre l’article 47 de la constitution contre tout changement. L’occasion leur a été donnée, selon Akhbar Al Yaoum, par une conférence initiée par la Jeunesse de la lampe qui a invité, côte à côte, les patrons du PPS et du PJD, Nabil Benabdallah et Saad-Eddine El Othmani.
Mais d’après le quotidien Al Massae du lundi 29 avril, c’est Rachid Talbi Alami, membre du gouvernement et du bureau politique du RNI, qui est le dernier à avoir relancé le débat, at auquel ont répondu en chœur Benabdallah et El Othmani. Selon le ministre de la Jeunesse et des sports, l’article 47 de la Constitution doit être modifié en vue d’empêcher à l’avenir la «course préélectorale actuelle que se livrent déjà les partis pour occuper la première place aux législatives». Et ce, justifie-t-il, au détriment de la gestion des affaires du pays et son développement.
Pour sa part, Al Ahdath Al Maghribia s’est appesanti sur les réponses données par El Othmani, vendredi dernier, pour défendre le maintien de l’article 47 en l’état. Selon lui, les appels à la révision constitutionnelle sont une «preuve de désespoir» chez certains partis politiques qui entrevoient une victoire «assurée», dit-il, du PJD aux prochaines élections de 2021. Et d’ajouter que ces partis utilisent la révision de l’article 27 comme seule arme en vue d’évincer son parti du pouvoir, en partant d’un «raisonnement étroit».
En effet, El Othmani explique que cette révision n’est pas nécessaire du moment que le roi dispose des pleins pouvoirs pour nommer un chef du gouvernement du parti de son choix. Pour preuve, dit-il, le communiqué du cabinet royal annonçant sa nomination en tant que chef du gouvernement, en remplacement de Abdelilah Benkirane, a comporté l’expression «d’autres choix». Ce qui signifie que le roi, ayant le pouvoir de veiller au bon fonctionnement des institutions constitutionnelles, peut nommer le chef du gouvernement de son choix en cas d'échec, dans la constitution d'un gouvernement, de celui dont le parti est arrivé premier aux élections.